Le rythme de progression de la dette du Trésor ralentit fortement. L'encours de cette dette représente 63,9% du PIB en 2015. La dette du Trésor (intérieure et extérieure) a augmenté en 2015 de 7,3%, à 626,8 milliards de DH, selon les indications de la Direction du Trésor et des finances extérieures (DTFE) du ministère des finances. Cet encours représente 63,9% du PIB, contre 63,4% en 2014. Fait intéressant à noter, cette hausse concerne exclusivement la composante intérieure de la dette ; la dette extérieure, elle, a au contraire légèrement baissé. En effet, au cours de l'exercice 2015, la dette intérieure du Trésor a progressé de 9,6%, à 486 milliards de DH, alors que la dette extérieure a légèrement reculé à 140,8 milliards de DH au lieu de 141,1 milliards en 2014. En proportion du PIB, l'endettement extérieur du Trésor baisse de près de 1 point, s'établissant à 14,4% au lieu de 15,3% en 2014, tandis que la dette intérieure monte à 49,6% du PIB contre 48,2% un an auparavant. Clairement, il y a là une inflexion dans l'évolution de l'endettement du Trésor, en lien avec la maîtrise du déficit budgétaire. Ce dernier s'établit à 4,35% du PIB contre 4,7% en 2014 et, rappelons-le, 6,8% en 2012. Les charges de la dette devraient atteindre 25,7 milliards de DH en 2016 Après une montée du ratio de la dette du Trésor de 3,8 points par an en moyenne sur la période 2009-2013, on observe d'abord un ralentissement en 2014 (+1,9 point) puis, en 2015, presque une stagnation à 63,9% du PIB. La réforme de la compensation et, plus généralement, la maitrise des dépenses globales du Budget sont évidemment à l'origine de cette amélioration. Cette accalmie, pour ainsi dire, que connaît l'évolution de la dette du Trésor, est cependant quelque peu contrebalancée par une hausse des emprunts extérieurs des entreprises et établissements publics (EEP). La dette extérieure des EEP en 2015 a en effet augmenté de 14,5%, à 159,1 milliards de DH, dépassant pour la première fois celle du Trésor. Ce faisant, la dette extérieure publique s'établit désormais à 300,8 milliards de DH et la part des EEP y représente 52,9%. Mais la dette ici et là n'a pas la même nature : les EEP s'endettent pour financer des projets d'infrastructures et généralement cela s'appellent de «la bonne dette». Qui plus est, ces emprunts sont souvent effectués auprès de bailleurs de fonds multilatéraux et à des taux relativement intéressants. Par ailleurs, notons que les charges de la dette extérieure publique pour 2016 s'élèvent à 25,72 milliards de DH, dont un peu plus de 17 milliards en principal et 8,7 milliards en intérêts, selon les projections de la DTFE. 54,5% de ces charges sont dues par les EEP.