Les premières cotisations ont été prélevées en octobre. L'arrêté fixant les classes thérapeutiques remboursables sera incessamment publié au BO. L'AMO (Assurance maladie obligatoire) est sur pied. Les premières cotisations ont été prélevées en octobre. Mais avant que la couverture soit effective, les assurés devront, rappelons-le, avoir à leur actif 54 jours de cotisations. Pour l'heure, la Caisse nationale de sécurité sociale, gestionnaire du système pour le privé, ne dispose pas encore d'une situation définitive des versements et préfère ne pas communiquer sur un montant provisoire. Les responsables soulignent quand même qu'il n'y a pas eu de basculement de ses affiliés disposant d'une assurance privée vers le nouveau régime. En revanche, ils signalent que 4 708 entreprises ne disposant pas, jusque-là, de couverture ou assurant seulement une partie de leur personnel (les cadres en général), ont contracté une assurance auprès d'une compagnie privée au lieu d'adhérer à l'AMO. Selon l'Agence nationale de l'assurance maladie (ANAM), «les entreprises ont peut-être des appréhensions par rapport aux services qui seront rendus par la CNSS, alors que cet organisme fait aujourd'hui preuve d'un grand professionnalisme». Il est en outre expliqué que le basculement ne se fera pas facilement eu égard à une période de flottement inhérent à tout changement. Dans tous les cas, souligne-t-on à l'ANAM, «le nouveau régime de couverture médicale offre un plus tangible par rapport au produit proposé par les compagnies privées». L'ANAM retient quatre avantages importants qui militent en faveur d'une adhésion à l'AMO. Premièrement, il y a le déplafonnement des remboursements des frais engagés. Cette disposition constitue un élément primordial dans les cas de maladies lourdes nécessitant des soins coûteux. Deuxièmement, l'AMO n'étant pas sélective, les organismes gestionnaires ne tiennent pas compte, et ceci contrairement aux assureurs privés, de l'antériorité de la maladie, des maladies héréditaires ni des maladies génétiques. Troisièmement, l'AMO garantit une couverture sans limite d'âge aux personnes handicapées et souffrant d'une invalidité motrice. Enfin, et quatrièmement, la CNSS tout comme la CNOPS (Caisse nationale des organismes de prévoyance sociale) prennent en charge toutes les maladies lourdes et remboursent les vaccins. L'ANAM finalise un Guide des médicaments remboursables Outre le prélèvement des cotisations, la mise en place des mécanismes opérationnels de l'AMO se poursuit. Plusieurs réunions sont actuellement programmées sous la houlette de l'ANAM pour arrêter les détails de la réalisation normale de la gestion de l'AMO. Ainsi, pour le volet médicaments remboursables, l'arrêté ministériel a été signé et sera publié sous peu au Bulletin officiel. Parallèlement, l'ANAM est en train de finaliser un Guide des médicaments remboursables fixant la marque commerciale, le PPM (prix public Maroc) et le taux de remboursement des produits concernés. Rappelons que l'arrêté ne fixe que les classes thérapeutiques remboursables. Ce guide sera, selon l'ANAM, distribué aux organismes gestionnaires ainsi qu'aux prestataires de soins. Autre mécanisme important de l'AMO : la tarification nationale. Les propositions des gestionnaires (CNSS et CNOPS) et des professionnels constituent la plate-forme de discussions en cours. Il reviendra à l'ANAM d'arbitrer et de valider les nouveaux tarifs. «Notre décision sera prise en fonction de la capacité financière de la nouvelle population qui va adhérer au régime. Il est certain que les tarifs actuels ne pourront être appliqués. L'agence a cependant arrêté le cadre conventionnel qui régira les relations tripartites entre assurés, gestionnaires et prestataires de soins», explique un responsable. Ce cadre conventionnel type proposé par l'ANAM a été entériné par les parties concernées qui souhaitent instaurer des relations transparentes pour assurer la réussite et la pérennité de l'AMO. 1 000 classes thérapeutiques sont éligibles au remboursement.