En cause, l'absence de taxation sur les exportations de ces produits La flambée des cours internationaux alourdit les charges des fonderies. L'industrie métallurgique a du mal à prendre son essor au Maroc. Et la disponibilité de la matière première, notamment les déchets de métaux ferreux et non ferreux recyclables, y est pour beaucoup. Ce constat, les professionnels le font depuis des années. Pour eux, les pouvoirs publics doivent, à l'instar d'autres pays, taxer les exportations de cette matière. Par exemple, la Tunisie et ce, depuis mars 2004, exige un droit de 90 dinars par tonne exportée, les Emirats Arabes unis 68 dollars/tonne et l'Ukraine 30 euros/tonne. Au Maroc, les déchets sont entièrement exportés et bénéficient même de mesures d'encouragement comme une exonération de l'IS et de la TVA, et l'absence d'obligation de déclaration. Adnane Lamdouar, président d'une entreprise dans le secteur, résume la situation : «Le Maroc exporte chaque année, en moyenne, 125 000 t de déchets ferreux, 4 000 t de cuivre, 6 000 t de laiton, 4 000 t de plomb et 15 000 t d'aluminium». Or, la flambée des prix à l'international au cours de ces dernières années, notamment en 2004, a largement fait évoluer cet export, pénalisant les fonderies locales. Pour le président de l'association des fondeurs, «sur la totalité des déchets (90 % ferreux et 10 % non ferreux) 75% pourraient être consommés par la sidérurgie, 10% par les fondeurs et 15 % pourraient continuer à être exportés», indique-t-il. Le ministère de l'Industrie exclut l'instauration d'une taxe à l'export En décembre dernier, dans une lettre adressée à la direction de la production industrielle du ministère du Commerce et de l'Industrie, la Sonasid exhortait le gouvernement à «la mise en place d'une taxe à l'exportation des déchets de métaux». Et pour cause, les besoins de sa nouvelle unité, qui doit démarrer au premier semestre de cette année, sont de l'ordre de 600 000 t de ferraille, dont elle prévoit d'importer 60 à 70%. Professionnels des fonderies et industriels avaient d'ailleurs signé en 2001 une lettre faisant état des mêmes revendications. Le ministère de tutelle, lui, exclut toute taxation de l'exportation des déchets, considérant cela comme contraire aux accords de libre-échange. Ce que conteste M. Lamdouar, qui estime, lui, que les engagements du Maroc à cet égard ne concernent que les importations .