Le gouvernement s'apprête à donner un second tour de vis à l'importation et l'exportation des déchets ferreux et non-ferreux. Après l'instauration, en août 2009, du système de licence, le ministère du Commerce extérieur prépare un cahier des charges fixant les critères de sécurité, les conditions et lieux de stockage de ces déchets ainsi que les normes environnementales. Objectif : assurer la traçabilité, contrecarrer la pollution de l'environnement et traquer le trafic et le vol de cuivre et de câbles. «Ce système de licence ne devrait être en fait que provisoire. Si nous l'avons mis en place, c'est pour une mission précise : identifier aussi bien les achats en provenance de l'étranger que le niveau des expéditions. A terme, nous projetons d'abolir ce système et de le remplacer par un cahier des charges», assure-t-on auprès du département de Abdelatif Maâzouz, ministre du Commerce extérieur. En attendant, le système de licence a vraisemblablement porté ses fruits. Les actes de vandalisme se sont limités, toujours selon le ministère. Et au terme des cinq premiers mois de l'année en cours, quelque 32 licences d'importation ont été accordées par le Commerce extérieur contre 24 durant le dernier trimestre de l'année 2009. Si un constat peut être déduit, c'est bien celui de la structuration progressive de l'activité. Ce qui favorisera sa sortie de l'anarchie dans laquelle elle baigne. D'autant plus que les répercussions négatives de cette situation n'ont pas manqué de pénaliser la fonderie locale, en termes d'approvisionnement, car contrainte à s'orienter vers l'import. Ce qui grève dans certaines mesures ses charges, surtout lorsqu'on sait que les cours de ces matières ont enregistré une flambée sur le marché international ces derniers temps. Du pain bénit pour les exportateurs locaux qui justifient leur intérêt à vendre les déchets ferreux sur le marché international par les propositions de prix 30 à 40% plus élevées que ce que leur propose les fonderies locales. Quoi qu'il en soit, la structuration et l a réglementation des importations et exportations de déchets ferreux et non-ferreux s'imposent avec force, vu l'impact économique et fiscal de cette filière où l'informel fait rage. A souligner que fin 2009, les importations de déchets ont totalisé 167,7 millions de dirhams contre 880,8 millions en 2008. En termes de volume, nos achats à l'étranger sont tombés de 186.000 tonnes en 2008 à 77.000 tonnes l'année suivante. Quant aux exportations, elles se sont chiffrées à 457,6 millions de dirhams en 2009 au lieu de 1,7 milliard de dirhams en 2008.