Les opérateurs du secteur estiment que le marché international est plus attractif que l'offre locale. Les sidérurgistes nationaux sont les principales victimes de cette situation. Ils veulent renégocier le contrat-programme avec le gouvernement pour instaurer des mesures de restrictions. Le marché de la ferraille au Maroc reste dominé par l'informel. Les activités de récupération, de tri et de valorisation des métaux ferreux et non ferreux ne sont pas organisées. En moyenne, ce secteur génère un volume de plus de 520.000 tonnes dont près de 340.000 tonnes, soit les 2/3 sont exportés, pour un chiffre d'affaires de 2,4 Mds de DH. Les pays demandeurs sont généralement ceux du Sud-Est asiatique. Malgré la crise, les produits de ferraille marocains n'ont aucune difficulté en matière de débouchés. Le marché international reste demandeur du fait du renchérissement de la matière première, notamment le minerai de fer, le cuivre et l'aluminium. Malgré l'instauration d'une taxe sur ce créneau imposée par la Loi des Finances 2009, les professionnels préfèrent l'export à la vente au marché local, notamment aux différents sidérurgistes ou fonderies. Une note, à l'époque, de la Direction des impôts qui reste toujours en vigueur, a supprimé l'exonération à l'export des matériaux de récupération qui sont définis comme étant tous les matériaux ayant subi une première utilisation et qui ne sont pas à l'état neuf ou d'origine. Les métaux les plus concernés sont le fer, l'aluminium, le cuivre, le zinc ou le plomb. Ces métaux comprennent les chutes, les restes, les rebus et déchets résultant des opérations de transformation industrielle des métaux précités. «Les prix de la ferraille en vrac à l'international sont plus compétitifs par rapport à l'offre locale, qui est plus exigeante avec l'existence du monopole d'un certain opérateur», explique Mohamed Bouni, de l'Association des ferrailleurs à Sidi Moumen. Du côté des sidérurgistes, c'est un manque à gagner important pour l'industrie locale. Le marché national est déjà victime d'une chute de la demande surtout en acier et de la concurrence des produits importés de la Turquie ou d'Egypte. Les produits de la ferraille devraient leur permettre une matière première à prix compétitif. Une tonne de ferraille achetée au marché local revient moins chère qu'une tonne importée. Pour rappel, la Fédération des industries mécaniques et métallurgiques (FIMME) veut renégocier son contrat-programme avec le gouvernement pour instaurer d'autres mesures de sauvegarde et de restrictions à l'export.