Le retard pris dans la réalisation du nouveau schéma directeur crée une pénurie dans le domaine foncier. Le prix des appartements n'a augmenté que de 20 % sur la même période. Le terrain se fait rare à Casablanca. La flambée des prix qui en est le corollaire a chamboulé les déterminants de tous les segments du marché de l'immobilier. Les promoteurs estiment que les prix des terrains en ville ont été multipliés par 2,5 en près de 5 ans. A titre d'exemple, si les terrains étaient commercialisés entre 900 et 1 000 DH le m2 au quartier Belvédère, il y a 5 ans, ils sont cédés à présent entre 3 000 et 3 500 DH le m2. Du côté de la Gironde, le mètre carré est cédé actuellement entre 8000 et 9 000 DH, contre 5 000 DH auparavant. Au quartier Val Fleuri, il faut compter 15 000 DH pour un mètre carré, au lieu de 7000 DH précédemment. Dans les quartiers chic, les prix dépassent l'entendement, selon un promoteur de la place. Comptez 25 000 DH le m2 sur les boulevards Al Massira ou Anfa. Toujours selon un promoteur, la part du terrain dans un appartement de moyen de gamme est de 200 000 DH, en moyenne, lorsque le terrain a été acheté à 8 500 DH le m2. Pour ceux qui commercialisent ces terrains, ce niveau élevé du prix est justifié par le fait que les promoteurs pourront vendre les magasins du rez-de-chaussée entre 25 000 et 30 000 DH le m2 pour amortir le coût d'achat du terrain. Cependant, ces augmentations de prix du foncier n'ont pas été répercutées avec la même ampleur sur les prix des logements. Des professionnels estiment que les prix des logements, notamment dans le moyen de gamme, n'ont enregistré qu'une hausse modérée. Sur les cinq dernières années, le mètre carré est passé, en moyenne, de 5 300 à 6 000 DH. Beaucoup de promoteurs ont renoncé à une partie de leur marge pour pouvoir s'aligner sur les prix du marché, l'offre de logements étant de plus en plus importante à Casablanca. Abdelhamid Zerhouani, directeur technique du groupe Acharaf, confirme d'ailleurs que cette situation continuera de peser sur les prix des appartements. Le moyen de gamme est plus cher mais avec des prestations supérieures Sur le moyen de gamme, l'offre est relativement bien diversifiée. Par exemple, dans le quartier Lahjajma, des appartements de 90 et 100 m2 dans un immeuble R+7 sont proposés à 7 000 DH/m2. Au Méchouar, les prix varient entre 300 000 et 350 000 DH pour des superficies de 65 et 75 m2. Le groupe Chaïma, qui a déjà commercialisé la première tranche du programme éponyme de 400 appartements de 65 à 90 m2, à la Gironde, affichait des prix variant de 5 000 à 5 500 DH le mètre carré. Plusieurs promoteurs contactés par La Vie éco font remarquer un point important. Si les prix des appartement n'ont varié que de manière modérée, la montée en gamme est, elle, devenue une nécessité, et il n'est pas rare de trouver dans le moyen de gamme, aujourd'hui, des accessoires ou des équipements électroménagers, autrefois réservés au haut de gamme. Ainsi, pour la seconde tranche, Nabil Bouayad Amine, directeur général adjoint du groupe Chaïma, annonce que le produit sera plus cher mais les prestations supérieures. Il estime que sa «cible est prête à payer 40 000 à 45 000 DH de plus pour disposer de produits mieux élaborés». Dans le même ordre d'idées, ce groupe a modifié la conception des logements sociaux de son programme immobilier Soufiane, à Sidi Maârouf, étalé sur 18 ha, en vue de mieux s'adapter aux attentes de la clientèle. Il a été remarqué que la clientèle est essentiellement constituée de cadres moyens du privé ou de fonctionnaires. Au lieu des 3 000 appartements prévus, il en sera construit 1 500, en plus des lots de terrain de 160m2 réservés à des R+3. Le souci de qualité est aussi présent chez le Groupe El Fal. Le prix d'un appartement dans les programmes Fal El Kheir (Roches Noires) et Fal Tissir (Ben M'sik) est maintenu à 200 000 DH, mais les équipements sont améliorés. Les immeubles sont dotés de portes coupe-feu au niveau des cages d'escaliers, les matériaux bien choisis et les travaux suivis par un bureau d'études et de contrôle .