Jusqu'à 20 000 DH le m2 dans certains quartiers n L'immobilier attire les investisseurs déçus par la Bourse. «Touver un terrain à Casablanca devient un cauchemar», s'exclame un promoteur immobilier. Cette rareté a entraîné une flambée des prix. Dans le quartier des Hôpitaux, le mètre carré se vend entre 12 000 et 13 000 DH contre 6 000 à la fin des années 90. A Racine, le phénomène est amplifié et les prix ont grimpé de 9 000 à près de 20 000 DH. Ce niveau élevé des prix n'est pas limité aux quartiers huppés de Casablanca. Le même constat vaut pour les terrains destinés aux immeubles de moyenne gamme et au logement social. Ainsi, au Belvédère, il faut aujourd'hui débourser 7 000 DH pour un m2 de terrain qui n'en valait que 5 000 il y a trois ans. Enfin, à Sidi Moumen, les terrains qui étaient commercialisés à 350 DH pour les complexes de logements sociaux sont proposés actuellement entre 800 et 1 000 DH. Selon les promoteurs, il y a une recrudescence de la spéculation et des terrains seraient détenus uniquement comme moyen de placement. Cette situation a été amplifiée par la chute de la Bourse de Casablanca. L'autre élément explicatif tient, paradoxalement, au bon comportement du secteur de l'immobilier «qui attire de plus en plus d'investisseurs, parce que moins risqué», avance un promoteur immobilier. Les promoteurs réduisent leur marge Cette nouvelle donne complique davantage le métier de la promotion immobilière et impose aux professionnels un effort continu d'adaptation. Certains d'entre eux indiquent qu'ils ne parviennent pas à répercuter automatiquement l'augmentation des prix des terrains sur celui du logement d'autant plus que l'offre devient pléthorique. «Lorsque notre coût de revient grimpe de 15%, nous ne pouvons le répercuter qu'à hauteur de 5% sur le prix de commercialisation», avance un professionnel du secteur. Autrement dit, ils sont obligés de réduire leurs marges. A l'Agence urbaine, on est conscient du problème. Des hauts cadres soulignent que dans la majorité des cas, les terrains convoités appartiennent à des particuliers qui sont libres de refuser de céder leurs villas se trouvant désormais dans un quartier «immeubles». Compte tenu de cette situation, l'offre du foncier dans Casablanca sera problématique à très court terme. Le reclassement de certains quartiers de zones villas en zones immeubles devrait en effet attendre les conclusions de la nouvelle étude qui s'attellera à proposer un nouveau schéma directeur de la ville. En outre, les promoteurs ne devront plus compter sur la transformation des anciennes zones industrielles en quartiers d'habitation. «Cette idée n'est plus d'actualité car le souci actuel est de maintenir un certain équilibre entre le logement et l'activité économique», précise-t-on à l'Agence Urbaine. Par contre, il est indiqué que certains quartiers sont encore sous-utilisés, notamment Californie, Moulay Rachid, le sud de Sidi Othman et Hay Hassani