Près de 9 000 logements sociaux autorisés en juillet et août L'Agence urbaine s'en tient au respect de la réglementation Contrairement aux rumeurs, les plans d'aménagement restent en vigueur. Juillet et août 2004 ont été des mois record pour les autorisations de construire délivrées pour les projets d'habitat social à Casablanca. Selon les dernières statistiques communiquées par l'Agence urbaine, pendant ces deux mois, les autorisations de construire délivrées ont totalisé 8 835 nouveaux logements sociaux correspondant à 8 projets. De plus, selon Mohamed Essnoussi, chef du département de la gestion urbaine de cette institution, 5 projets d'habitat social représentant un total de 16 371 logements sont en cours d'instruction. Ils ont déjà reçu l'avis favorable de l'Agence urbaine, mais exigent encore quelques ajustements par rapport aux autres départements intervenant dans la commission chargée d'étudier les dossiers. Ces réalisations permettront donc de rattraper le 1er semestre 2004 qui a été catastrophique avec uniquement 528 logements sociaux autorisés; contre 10 136 à la même époque de l'année dernière. D'ailleurs, la publication de ces statistiques avait soulevé des inquiétudes aussi bien chez les promoteurs et les architectes que chez les responsables des administrations. Certains d'entre eux soulignent que cette situation est due à l'excès de zèle et au système bureaucratique qui coïncident avec l'arrivée de Fouzia Imansar à la tête de l'Agence urbaine. Peut-on en déduire, comme on le souligne dans le secteur immobilier, que «le logement social était à l'arrêt» ? La présentation d'un titre foncier est obligatoire Fouzia Imansar, gouverneur de l'Agence urbaine de Casablanca, certifie que non. En atteste, selon elle, la reprise des autorisations pendant les mois de juillet et août 2004. L'agence impute plutôt la baisse des visas constatée sur les six premiers mois de l'année au recul du nombre des demandes d'autorisation déposées : 5 171 contre 7 469 en 2003. On peut déduire de ces éléments que les promoteurs ont été surtout déstabilisés par les changements de procédure à l'Agence urbaine et qu'ils avaient besoin d'un temps d'adaptation. Par ailleurs, le recul des dépôts de dossiers était dû lui-même à la nouvelle organisation de la ville. En effet, il revient désormais à la mairie de centraliser l'ensemble des demandes d'autorisation de construire portant sur des immeubles R +1. Le basculement vers ce nouveau circuit n'a pas été aisé. Il fallait d'abord convaincre les présidents des communes, jusqu'alors responsables sur leur territoire, de renoncer à une partie de leurs prérogatives au profit de la mairie. Ensuite, cette instance nouvellement créée devait être dotée des moyens matériels et humains adéquats pour gérer les dossiers. Aujourd'hui, le circuit est plus fluide. On s'attend à ce que le guichet unique pour l'habitat, tant attendu, et qui ouvrira prochainement ses portes, améliore la situation. Dans tous les cas, l'Agence urbaine est résolue à faire respecter la réglementation. Ainsi, les responsables refusent de donner un avis favorable à des autorisations de construire, si le foncier n'est pas assaini. En d'autres termes, ils attendent que le promoteur justifie sa propriété par la production d'un titre foncier. «Il en va de l'intérêt même du demandeur de l'autorisation de construire», explique Mme Imansar. L'agence regarde également de près les équipements adaptés à la construction de nouveaux quartiers et parfois même de villes nouvelles de plus de 50 000 habitants. Bref, pour les dossiers complets, il n'y a aucun problème. A ce titre, le gouverneur, sans trop s'attarder sur le sujet, invite les opérateurs à «oublier quelques mauvaises habitudes». Les dérogations sont toujours possibles C'est un appel à peine voilé au respect des nouvelles règles du jeu. A nouveau, l'Agence urbaine de Casablanca insiste sur le fait que l'encouragement de l'investissement est toujours à l'ordre du jour, même par le biais des dérogations, mais «dans le cadre de la réglementation en vigueur et des critères définis par la circulaire conjointe du ministère de l'Intérieur et de celui de l'Habitat, de mars 2003». D'ailleurs, une commission présidée par le wali se réunira ces jours-ci pour examiner une quinzaine de dossiers de dérogations pour des projets immobiliers. Autre point important : les responsables de l'agence précisent que la réglementation actuelle de la construction à Casablanca est basée sur les plans d'aménagement et les plans de zonage qui, contrairement aux rumeurs, ne sont pas encore caducs. Ces documents resteront valables jusqu'à la mise en œuvre des prochains, qui découleront du prochain schéma directeur. Reste que le schéma directeur actuel sera dépassé en février 2005, tandis que le prochain ne sera pas prêt à temps car les études n'ont pas encore été lancées à ce jour Avec seulement 528 logement sociaux autorisés, le premier semestre a été catastrophique ! Au cours de la même période, en 2003, 10 136 autorisations avaient été accordées. L'actuel schéma directeur de Casablanca sera dépassé à partir de février 2005 alors que les études pour le prochain schéma ne sont même pas encore lancées.