Casablanca est entrée depuis plus dun an dans une phase de rationalisation urbanistique. Avec un schéma-directeur devenu caduc, la réglementation actuelle de la construction à Casablanca est essentiellement basée sur les plans daménagement et les plans de zonage. Tout se gère actuellement par des autorisations exceptionnelles ! La révision du schéma-directeur et des plans d'aménagement constitue les grandes priorités de l'action urbanistique à Casablanca. En effet, avec la substitution du secteur privé à lEtat dans le secteur immobilier entre autres, il est crucial de donner de la visibilité à laction urbaine de la ville. Mais pour réfléchir à une nouvelle planification urbaine, il faut tenir compte à la fois de tout ce qui a été accompli au cours de ces vingt dernières années et des attentes des Casablancais. Autrefois, les schémas-directeurs comme les plans d'aménagement avaient prévu un certain nombre d'équipements, à la fois d'infrastructures et de superstructures. Malheureusement, comme ni la programmation, ni la budgétisation n'ont été faites, il y a eu un déficit important en matière d'équipements structurants. On relève que souvent les quartiers périphériques ou encore clandestins souffrent d'un manque flagrant déquipements et infrastructures de base. Aujourdhui, il faut surtout aller vers une planification beaucoup plus souple et qui implique davantage les architectes, les promoteurs, les élus, les différents ministères dans une approche participative. Mais, tout en respectant une réglementation bien précise aussi bien pour lacquisition des terrains que pour la réalisation des projets. Cest en tout cas le vu du gouverneur de lAgence urbaine de Casablanca, (AUC) Fouzia Imansar. Mais la difficulté qui pourrait expliquer pourquoi la ville reste à ce jour sans schéma-directeur, est quune nouvelle donne est entrée en jeu. Il faut en effet inscrire la rationalisation urbanistique en prenant en considération lunité de la ville. Casablanca était et est encore gérée, sur le plan urbanistique, avec plusieurs visions, chacune différente de lautre. Chaque commune avait en effet sa propre vision urbanistique, ce qui a créé un déséquilibre au niveau de lurbanisme. Aujourdhui, il faut unifier les plans daménagement en un seul pour décongestionner la ville. Le foncier pose aussi problème ! Les pouvoirs publics avaient annoncé en grande pompe une réserve foncière de 3.000 ha destinée aux investisseurs dans le cadre de l'extension de Casablanca, grâce notamment aux efforts consentis pour mobiliser le foncier public et les fonds octroyés aux institutions publiques pour aménager ces terrains et décongestionner la ville. En l'absence d'un plan d'aménagement, la tâche n'est pas facile. Et les besoins des promoteurs en terrains ont augmenté et sont même devenus pressants. En ville, les terrains sont hors de prix. Et quand la transaction se fait, il faut verser une partie du prix au noir. Le peu de terrains disponibles en périphérie ne représentent pas le même intérêt pour les promoteurs qui cherchent à optimiser leurs investissements. Pour débloquer la situation, une circulaire conjointe du Premier ministre et du ministre de l'Habitat a institué un système de dérogation. Il s'agit d'autorisations exceptionnelles traitées au cas par cas. En vertu de cette circulaire, les projets immobiliers approuvés doivent présenter un avantage économique et social. Comment interpréter cette circulaire ? Les promoteurs, eux, crient au scandale et protestent contre le flou qui enveloppe l'octroi des autorisations de construire. Par respect des nouvelles dispositions se référant à l'unicité de la ville, l'Agence n'est pas la seule impliquée dans loctroi des autorisations de construire : dautres parties le sont également et la ville est loin dêtre sortie daffaire.