Le groupe Zniber a investi 200 MDH dans le Château Ghoslane La consommation nationale est passée de 3 litres par personne et par an en 1989 à 1 litre actuellement 15 millions de litres par an écoulés sur le marché parallèle. Le Maroc a son premier domaine grand cru. Il s'agit du Château Ghoslane, propriété du groupe Brahim Zniber (les Celliers de Meknès), qui fait partie de l'appellation «Coteaux de l'Atlas». Cette unité, inaugurée à la mi-juin, possède une capacité de production de 70 000 hl/an. La qualité du vin est garantie par l'origine même du vignoble, mais aussi par des exigences rigoureuses quant au processus de fabrication. Ce souci de la perfection a un coût : près de 100 MDH pour l'achat du château et sa modernisation selon les normes les plus pointues en la matière. A cet investissement, il faut ajouter le vignoble dont le coût, estime Omar Aoud, DG des Celliers de Meknès, est de l'ordre de 150 000 DH pour chacun des 700 ha entourant le château et qui en assureront l'approvisionnement. Ce sont donc un peu plus de 200 MDH qui sont misés dans cette affaire. Le vin rouge représente 76% de la production nationale Château Ghoslane voit loin et rehaussera certainement le niveau dans un secteur qui évolue en dents de scie et produit peu de valeur ajoutée. Pour la présente campagne, la vigne occupe une superficie de 50 000 ha, dont 39 600 ha pour le raisin de table et 10 400 ha de vigne de cuve, destinée à la vinification. Selon le ministère de l'Agriculture, la production de vins de cuve réalisée en 2003/2004 est de l'ordre de 343 000 hl. Concentrée dans les régions d'El Hajeb, Meknès, Moulouya, Khémisset et Benslimane, cette production est constituée à 76% par les vins rouges, les rosés représentant 11 %, les gris 10 % et les blancs 3 %. On importe principalement de Tunisie Au total, 75 000 hl ont été exportés vers la France, le premier marché (98 %), la Grande-Bretagne, la Belgique, la Suisse et la Hollande. D'après les chiffres de l'Etablissement autonome de contrôle et de coordination des exportations (EACCE), c'est la Sodea qui exporte la moitié du volume, les producteurs étrangers 25%, les Celliers de Meknès 17 %. Le reste est réalisé par divers autres producteurs. Point important à signaler, le Maroc exporte pour l'essentiel du vrac, qu'il s'agisse du rouge, du rosé ou du blanc. Sur 6 400 tonnes vendues à l'étranger entre juillet 2003 et mai 2004, 5 470, soit un peu plus de 85 % des exportations totales, le sont en vrac. Mais le vrac ne rapporte que 59 MDH sur un total de 78 millions à l'export, soit 75% en valeur. Ce qui confirme que la valeur ajoutée dégagée sur les exportations en bouteille est nettement plus élevée. Sur ce segment, on retrouve des marques comme les «Coteaux de l'Atlas» du groupe Zniber ou encore les produits de Castel (Boulaouane et Bonassia) destinés essentiellement aux restaurants parisiens ou à des boutiques spécialisées. Mais le Maroc importe aussi du vin pour les besoins de la consommation intérieure. Compte tenu du fait qu'aucune licence n'est exigée à l'importation, plusieurs opérateurs, grandes surfaces comprises, s'approvisionnent en bouteilles de vin à l'étranger. Parmi les plus importants, on retrouve des établissements comme Bourchanin ou Mr Renouvo (Martini & Rossi). Ils font leurs achats dans plusieurs pays, principalement la Tunisie. Le ministère de l'Agriculture estime la consommation intérieure à quelque 285 000 hl, soit un litre par personne et par an. Par rapport aux années passées, le marché organisé est toutefois en perte de vitesse, indique l'association des producteurs. Pour preuve, la consommation était de l'ordre de 3 litres par habitant en 1989, souligne un professionnel. Cette perte de vitesse est due, selon l'Association des producteurs de vins, à deux facteurs : la contrebande et la fabrication illicite de pseudo eau-de-vie sous le nom générique de mahia. Mais, si la contrebande (concentrée dans le Nord et l'Oriental) n'inquiète pas outre mesure les producteurs, il n'en est pas de même pour la fabrication clandestine, dont le volume est estimé à 15 millions de litres par an. Autant de manque à gagner pour le circuit organisé