La baisse des droits de douane tarde à venir n Le délai pour importer avant le Ramadan est trop court. Atrois semaines de Ramadan, les pouvoirs publics n'ont toujours pas pris de décision concernant la baisse des droits de douane auxquels seront soumises les importations de lait UHT. Selon les professionnels, le retard pris perturbera, à coup sûr, l'approvisionnement du marché durant ce mois où la consommation croît de 40%. Un déficit d'environ 5 millions de litres est d'ailleurs prévu. Pourtant, les pouvoirs publics avaient donné, début septembre, leur accord de principe pour cette baisse qui devait ramener les droits de douane dans une fourchette allant de 10 à 15% maximum. C'est un effort important qui allait être fait, selon les professionnels, car pour les deux dernières années les droits douaniers n'avaient été ramenés qu'à 25% et 20%. Aujourd'hui, cet effort risque d'avoir un impact limité puisque la décision n'est toujours pas annoncée. Le décret qui a fait le tour de plusieurs départements ministériels est prêt et n'attend que d'être validé par le Conseil de gouvernement. 1,2 million de litres de lait Jaouda en stock Cette situation rappelle celle de l'année précédente. Les autorités gouvernementales avaient également attendu la dernière minute pour décider de la baisse des droits de douane. Ce qui avait fortement perturbé le calendrier des importations. Et ce qui explique aussi que d'importantes quantités d'UHT n'avaient été finalement écoulées qu'après le mois de Ramadan. Pour les professionnels, le retard est incompréhensible : «Les pouvoirs publics connaissent l'urgence de la situation. Le marché doit être approvisionné à temps sinon les importations ne serviront à rien». Une importation se fait sur trois semaines, voire un mois. C'est dire si le temps presse… Des contacts sont pris avec les fournisseurs sans pourtant pouvoir définitivement négocier les prix et les quantités qui seront importées. A la Centrale Laitière, on précise «qu'il faudra attendre le décret pour pouvoir passer les commandes définitives, car les quantités dépendent également de l'ampleur de la baisse. Plus la décision tarde à tomber et plus nous révisons à la baisse les importations. Il faut importer à temps sinon il restera d'importantes quantités d'UHTdifficiles à écouler après Ramadan». Pour l'instant, le leader du secteur laitier n'a pas de stock prévu pour Ramadan, car «la production de lait frais connaît aujourd'hui une tendance baissière. Nous importerons environ 2,5 millions de lait, soit de quoi couvrir 50% du déficit annoncé pour cette année». Pour Copag, la Coopérative Agricole de Taroudant, producteur de la marque Jaouda, la situation est toute autre : «Partant de l'expérience des opérateurs qui étaient restés avec des stocks de lait importés sur les bras, nous avons décidé de ne pas participer à l'opération d'importation». Mais, la coopérative s'est apparemment mieux préparée que la concurrence à faire face à la demande, disposant d'un stock de 1,2 millions de litres et prévoyant la production d'un autre million en novembre. Les dispositions de la Copag n'écartent pas le risque d'une pénurie. A quand donc le décret salvateur ?