L'importation du lait connaîtra une baisse significative des droits de douane. Le lait en poudre sera soumis à 35% au lieu de 60%. Les droits d'importation du lait UHT passeront de 102 à 2,5% pendant le mois de ramadan. Le gouvernement accède finalement à la requête des professionnels du secteur des produits laitiers. Un projet de décret portant réduction des droits d'importation du lait devrait être discuté, aujourd'hui jeudi 7 juin, en Conseil du gouvernement. Le texte propose ainsi une réduction du droit d'importation du lait en poudre de 60% actuellement à 35% et ce, jusqu'au 31 décembre. Cette mesure sera renforcée par une autre quasi-suppression du droit d'importation pour le lait UHT écrémé, demi-écrémé et entier, pendant la période allant du 15 août au 15 octobre. Les droits de douane passent pour cette catégorie du lait de 102% actuellement à 2,5% pendant toute cette période qui coïncide avec le mois de ramadan et qui connaît une forte demande en produits laitiers. La décision a été prise, précise le texte, «compte tenu de l'importance particulière de cette denrée en vue d'assurer un approvisionnement normal du marché en lait et ses dérivés». L'initiative intervient à une période qui a connu le retard généralisé et un déficit des pluies. Ce qui a eu pour conséquence un déficit de 3 milliards d'unités fourragères et une baisse de production laitière évaluée à plus de 20% dans certaines régions du pays.Interpellé sur la question il y a quelques semaines, le ministre de l'Agriculture, Mohand Laenser, avait déclaré qu'«Il n'y a absolument pas de manque de lait». M. Laenser avait néanmoins reconnu que «des mesures ont été prises» pour parer à un éventuel déficit de cette denrée de base. Le ministre avait assuré que ces mesures viseraient à maintenir le prix d'entrée du lait à son niveau d'avant cette crise de production aggravée, rappelons-le, par un surenchérissement du lait en poudre sur le marché international. Le ministre avait souligné auparavant, en réponse à une question orale à la Chambre des conseillers que la proposition d'exonération qui tient compte de la «nécessité de garantir la concurrence dans le secteur laitier national», était le fruit d'une série de réunions et de consultations entre les départements concernés et les industriels et associations professionnelles. À rappeler, en outre, qu'en réaction à la conjoncture nationale et internationale caractérisant le secteur, les industriels avaient appelé à un allégement des droits d'importation du lait en poudre pour faire face à un éventuel déficit sur le marché local. Selon Mohammed Loultiti, président de la Coopérative agricole, COPAG, «Pour faire face au renchérissement de la poudre de lait sur le marché international, la profession a demandé une exonération totale mais, d'une manière provisoire, des droits de douane». Un tel réaménagement provisoire des barrières douanières ne devrait pas affecter l'économie nationale et cette mesure «doit être appliquée le plus vite possible», avait affirmé M. Loultiti au début du mois de mai. Abderrahmane Tarabi, directeur des achats et de la production à la Centrale Laitière, avait, pour sa part souligné que l'importation du lait en poudre est soumise à une «forte imposition». À noter que nombreux pays producteurs et exportateurs du lait ont pâti de la même conjoncture de sécheresse qui s'est répercutée négativement sur l'offre et les cours du lait sur le marché mondial. Les cours du lait ont ainsi passé de 2500 dollars la tonne en 2006 à plus de 4000 dollars la tonne actuellement. Et le gouvernement estime que «cette tendance haussière sera également maintenue durant l'année 2007».