Plus de 3 000 tonnes de déchets produits chaque jour par les Casablancais. Les délégataires ont pris leurs marques après un départ chaotique. C'est une première ! Le Conseil de la ville de Casablanca et les nouveaux délégataires de la gestion des services de propreté viennent de présenter le bilan de la première année d'activité des opérateurs, histoire certainement de montrer aux Casablancais les améliorations obtenues. C'est en tout cas ce que l'on pourrait déduire de la satisfaction dont ont fait preuve les représentants du Conseil de la ville et ceux des deux délégataires, Sita Blanca et Averda, lors de la présentation des principales réalisations. Néanmoins, le service est encore perfectible. Preuve en est le bilan des contrôles effectués sur le terrain par la cellule de suivi de l'exécution des contrats de gestion déléguée. Les services de la ville ont effet effectué en moyenne 5 sorties par jour durant cette période, qui ont donné lieu à 1 400 constats de non-conformité contradictoires mensuellement. Pour rappel, les contrats de gestion déléguée prévoient 90 types de non-conformités possibles. Les services de la ville en ont répertorié certaines qui reviennent assez souvent, notamment au niveau de la collecte des ordures ménagères et du balayage manuel. «Les non-conformités donnent lieu à des pénalités pour les délégataires», tient d'emblée à souligner Houda Chichaoui, chef de la Division de la gestion des déchets au Conseil de la ville. Aucune indication n'est donnée quant au montant précis de ces pénalités, ni sur leur règlement ou non par les délégataires. La seule précision est que, selon les contrats, elles devraient se chiffrer à plusieurs millions de DH. Il faut néanmoins reconnaître que la première année a été marquée par une période de transition où les délégataires devaient également gérer les problématiques liées aux ressources humaines. «Le personnel est le principal facteur de réussite dans notre métier. Nous pouvons considérer que cette première année était une année de dialogue avec le personnel pour instaurer un cadre propice au travail», explique Firas Arakji, directeur général d'Averda Maroc. Ces négociations ont débouché sur l'alignement des salaires de l'ensemble des employés des deux délégataires sur le niveau le plus haut constaté chez les anciens opérateurs. A cela s'ajoutent d'autres avantages qui ont permis de mobiliser l'ensemble des équipes autour des missions des délégataires. Sur la base de ce constat, on prédit donc que l'activité de gestion des services de propreté devrait s'améliorer durant les années à venir. Les délégataires promettent une amélioration des services Par ailleurs, la présentation du bilan intervient dans un contexte assez particulier vu que, désormais, le Conseil de la ville confie le suivi et le contrôle de l'exécution des contrats à Casa Prestations. Selon la convention la liant à la ville, cette SDL doit s'assurer de l'application des dispositions prévues dans les contrats à travers, entre autres, des enquêtes terrain, et faire des reportings périodiques à la commune sur tous les volets qui concernent la gestion des services de propreté. Il est même prévu qu'elle bénéficie du reversement de 3% du chiffre d'affaires des sociétés à qui le service est délégué comme énoncé dans les contrats. Le doute entoure en revanche les équipes qui seront mobilisées par la SDL pour mener à bien cette mission. Actuellement, le Conseil de la ville dispose de sa propre équipe de contrôle et de suivi, tandis que Casa Prestations est censée en constituer une. «Ce qui est sûr pour l'instant, c'est qu'il n'y aura pas de doublon. Casa Prestations ne va cependant pas se substituer aux communes et aux arrondissements sur leurs territoires respectifs», explique la responsable au Conseil de la ville. En attendant d'y voir plus clair, autorités de la ville et délégataires veulent jouer la carte de la sensibilisation des citoyens. Campagnes de communication, outils d'informations, application mobile, centre de réclamations…, plusieurs investissements ont été opérés. Il faut dire qu'il y a de quoi. Chaque jour, la ville produit plus de 2 600 tonnes de déchets ménagers, auxquels s'ajoutent évidemment les déchets industriels et autres. Cela représente la collecte de 20 800 conteneurs, un parcours de 26 200 km et la mobilisation de 4700 agents sur le terrain chaque jour. En tout, la ville débourse l'équivalent de 136 DH par habitant. «Ce montant est toutefois inférieur à ce que coûte la gestion des déchets à des villes comme Rabat et Marrakech», souligne Houda Chichaoui. Notons que le montant global des investissements prévus dans la métropole dans le secteur de la gestion des déchets est de 480 MDH, dont près de 90% ont déjà été réalisés.