à€ Agadir, mai rime avec documentaire. La septième édition du FIDADOC, le Festival international du film documentaire, se déroule jusqu'au 9 mai dans la capitale de Souss-Massa-Daraà¢. On n'est jamais à l'abri d'un grand bouleversement, après un beau documentaire. On peut devenir végétalien convaincu, yogi chevronné, militant anti-Monsanto ou antiraciste, globe-trotter, cartographe à ses heures, historien amateur… On peut tout lâcher pour se lancer dans l'agro-écologie, des études de littérature russe… ou la boxe thaï ! Bref, le documentaire nous ouvre des perspectives insoupçonnées. Pour le Festival du documentaire d'Agadir, c'est un outil d'éducation et d'expression citoyenne incomparable. «Vecteur idéal pour sensibiliser les citoyens aux valeurs humanistes, le cinéma documentaire répond à ce besoin de construire et d'affirmer une identité», disait Nouzha Drissi, la fondatrice de ce rendez-vous annuel désormais incontournable. Comme chaque année depuis 2008, la sélection officielle comporte une dizaine de films issus des cinq continents. Lors de cette édition, c'est la réalisatrice Raja Saddiki qui représente le Maroc avec un docu de 66 minutes, Aji-Bi, femmes de l'horloge. Vous les avez sûrement croisées à la lisière de l'ancienne médina de Casablanca, ces esthéticiennes «racoleuses» aux faux sourcils et aux tresses rasta, venues du Sénégal se bricoler un avenir au Maroc et, qui sait ? Peut-être bientôt en Europe… En compétition également, l'Algérien Lamine Ammar-Khodja et son Bla Cinima, un portrait d'Alger et de ses habitants à travers leurs rapports au septième art. Deux autres films chatouillent notre sensibilité : Je suis le peuple, de la Française Anna Roussillon, qui suit les bouleversements de la révolution égyptienne depuis un paisible village du Louxor et Al Majlis du Jordanien Yahya Alabdallah, qui montre l'amorce d'un processus démocratique, la formation d'un conseil de classe dans une école de réfugiés palestiniens en Jordanie. Abul, 10 ans et Omar, 13 ans, tiendront-ils leurs promesses électorales ? «Cette septième édition donne largement la parole aux peuples à travers les regards originaux de cinéastes locaux et étrangers sur des territoires en pleine mutation : une Palestine qui oscille entre saut dans la modernité et devoir de mémoire, une Egypte déboussolée entre avancées et reculades démocratiques, un continent africain turbulent et dynamique», expliquent les organisateurs qui ont prévu plein d'autres choses en marge de la compétition internationale: cartes blanches, panorama dédié à la création documentaire marocaine, sessions d'éducation à l'image pour le jeune public, programmes thématiques pour les étudiants universitaires… Il y en a pour tous les goûts. Voilà qui devrait donner l'eau à la bouche des Gadiris qui ne sont toujours pas allés y faire un tour ! Pour ces retardataires, c'est jusqu'au samedi 9 mai. Consultez le programme foisonnant de cette édition sur le site fidadoc.org.