Après avoir réussi à satisfaire notaires, avocats et magistrats, le ministre de la justice cherche à nouer le dialogue avec les greffiers. Les greffiers disposent d'une force de frappe unique dans le milieu judiciaire. Avec près de 12 600 membres, le Syndicat démocratique de la justice, leur principal organe de représentation affilié à la FDT, menace de paralyser l'appareil judiciaire en relançant son mouvement de grève. Leurs revendications ? La révision du système de promotion et l'annulation des ponctions sur salaires effectuées par le ministère de la justice et des libertés lors des grèves de septembre 2013. Une décision qualifiée d'«irrévocable» par le ministre lui-même. Son département explique cette initiative par la Constitution. «Si la loi fondamentale garantit le droit de grève, elle prescrit aussi la bonne gouvernance et lie la responsabilité à la reddition des comptes», est-il expliqué. Alors que les grévistes considèrent que les décisions portant atteinte au droit de grève sont anticonstitutionnelles, le ministère estime, pour sa part, que cette mobilisation est «de nature à perturber le bon fonctionnement du département et nuire aux intérêts des justiciables et des auxiliaires de justice». Lire l'analyse de Abdessamad NAIMI : Les greffiers menacent, de nouveau, d'aller en grève