Le syndicat démocratique de la justice prépare sa riposte. Son conseil national et son bureau ont tenu des réunions samedi dernier pour réfléchir à d'autres moyens de protestation. La grève demeure toutefois envisageable malgré les ponctions opérées sur les salaires des greffiers. Les doléances su SDJ sont plus d'ordre professionnel et social que financier. La fin du bras de fer opposant le syndicat démocratique de la justice ( SDJ) au ministère de la Justice n'est pas pour bientôt. Après les ponctions opérées sur les salaires des greffiers en grève, le SDJ, affilié à la FDT (Fédération démocratique du travail), prépare sa riposte. Pas questions de se reposer sur ses lauriers : le Conseil national du syndicat s'est réuni samedi dernier pour étudier la situation encore sous tension. Près de 200 personnes ont participé à cette rencontre, à l'issue de laquelle, le conseil national a décidé de laisser au bureau national le soin de réfléchir à des moyens de protestation autres que la grève. « Des prélèvements avec effet rétroactif ont été opérés sur les salaires des greffiers atteignant 15 jours dans certaines régions. C'est insensé ! Il est temps de réfléchir à d'autres moyens de protestation pour faire valoir les droits de ces fonctionnaires. Toutefois, la grève est toujours envisageable », souligne Abdellah Alaoui, membre du bureau national du Syndicat démocratique de la justice. Le SDJ opte pour l'escalade. Selon lui, la situation est devenue intenable, mais il ne veut pas faire cavalier seul dans cette bataille. Voilà pourquoi il invite d'autres organisations, notamment celles des droits de l'homme, à rallier sa cause. Pour cela, le bureau national du syndicat démocratique de la justice, qui s'est également réuni samedi dernier, a décidé de créer des comités de soutien pour permettre à ces organisations de rejoindre la cause. Un besoin d'être épaulé Une initiative qui vise entre autre à donner plus de crédibilité à leur action. Ces réunions font suite à une conférence de presse organisée par le SDJ jeudi dernier à Casablanca au cours de laquelle le syndicat a tenu à donner une version des faits contraire à celle du Ministre de la Justice Mustapha Ramid concernant « les évènements survenus le 19 octobre à Ifrane ». Dans une salle archi-comble, le SDJ a affirmé que ses militants avaient bel et bien été brutalisés par les forces de l'Ordre, qui étaient brutalement intervenues pour disperser les manifestants. Photos et vidéos à l'appui. « Des vidéos montrent clairement que les forces de l'ordre ont violemment battu le secrétaire général du Syndicat démocratique de la justice Abdessadek Essaidi. Les téléphones portables des militants ont également été confisqués par des policiers. Des photos le montrent aussi très nettement » s'indigne Fakhreddine Benhaddou, premier vice-secrétaire général du SDJ, qui renchérit dans une déclaration au Soir échos que le ministre de la Justice a bloqué la porte du dialogue. « Nous avons adressé au Ministre de la Justice plusieurs missives dans lesquelles nous lui expliquons la situation professionnelle des greffiers…mais en vain, renchérit-il. Mustapha Ramid n'a pas tenu les engagements contenus dans l'accord qui avait été signé en avril dernier. Nos revendications ne sont pas financières. Nos doléances sont plutôt de l'ordre professionnel et social ». Le SDJ réclame l'annulation des examens oraux et la création d'une école nationale pour la formation des greffiers. Le SDJ, qui impute au Ministre de la Justice les tensions qui règnent actuellement, revendique également l'annulation de la décision des prélèvements opérés sur les salaires pour les jours de grève. Contre-pied du ministère Pour lui, il s'agit d'une mesure anticonstitutionnelle. Un avis non partagé par le ministère de la Justice qui y voit une décision reflétant l'esprit même de la bonne gouvernance. Pour rappel, le Département de Mustapha Ramid a souligné via un communiqué que « l'absence répétitive a été préjudiciable à la marche normale des juridictions….les sit-in sont de nature à perturber le bon fonctionnement du département de la justice et à nuire aux intérêts des justiciables et des auxiliaires de la justice, notamment après les avancées réalisées dans le dossier des agents de greffe au cours des dernières années ». Lors d'une sortie médiatique, Mustapha Ramid a même avancé des chiffres pour justifier sa décision. Selon lui, des grèves injustifiées ont coûté depuis 2011, 67 millions de dirhams à l'Etat. * Tweet * *