L'offre va du modèle classique et sobre au vêtement fashion. Très peu d'enseignes modernes s'affichent clairement sur ce segment. Une bonne partie du marché est approvisionnée par la Turquie. Les femmes voilées n'ont plus de difficultés à trouver des vêtements répondant à leurs goûts. Plusieurs magasins spécialisés ont ouvert durant ces dernières années à Casablanca comme dans d'autres villes. Robes et jupes longues, pantalons larges, jellabas tuniques et autres vestes, les modèles sont réalisés dans divers tissus, parfois un peu trop légers… et même transparents, de différentes couleurs (pas toujours discrètes). Il y en a pour toutes les bourses. Le prix des tuniques peut aller de 60 à 300 DH dans les boutiques de Derb Omar et de la place Cantal au Maârif. Les pantalons sont vendus entre 150 et 300 DH, et les jellabas entre 250 et 400 DH. Pour la Aabaya, il faut prévoir 40 DH à 300 DH, si le produit est importé d'Arabie Saoudite. Selon des commerçants, une partie de la marchandise est confectionnée dans de petites unités. «Il s'agit de petits ateliers de couture, souvent non structurés, implantés dans des quartiers différents de la ville, notamment Derb Omar, Hay El Farah ou Hay Mohammadi», indique un commerçant qui souligne que ces «industriels» se sont substitués aux couturières qui, il y a quelques années, proposaient aux femmes voilées de simples tuniques ou autres robes longues taillées grossièrement dans des tissus bas de gamme. Des maillots de bains halal… La clientèle est surtout constituée de femmes de situation très modeste (sans emploi, ouvrières ou travailleuses à domicile) âgées de 30 à 50 ans. Cependant, de plus en plus de jeunes filles modernes, étudiantes et salariées, à la recherche d'un vêtement correspondant à leurs principes conservateurs, mais aussi à la mode, s'orientent vers ce segment de marché, explique en substance un industriel. D'où la décision de certains opérateurs de s'y positionner. C'est le cas de la marque Lilya lancée en 2012. S'il s'agit de la seule marque marocaine dans ce créneau, d'autres enseignes répondent aux exigences des femmes voilées : Diamantine par exemple. Nombreux sont aussi les commerçants qui proposent des marques turques qui, il y a deux ans, étaient importées et vendues à domicile par des particuliers. L'offre turque porte sur des tenues complètes (vêtements et foulards) dont les prix vont de 120 à 500 DH. «A prix égal, les modèles sont parfois mieux conçus que ce que l'on trouve au Maroc et il y a un plus grand choix des matières et des coloris», souligne une cliente qui tient cependant à souligner que les tenues de bains (ou maillots) provenant de ce pays ne sont pas de bonne qualité. Elle préfère les modèles commercialisés par Planet Sport depuis quatre années, même s'ils sont plus chers. Les maillots «halal» en provenance de Turquie sont affichés à 500 DH en moyenne contre 900 DH chez les enseignes d'articles de sport de la place.