Du 12 au 15 juin, Essaouira ouvre ses portes aux gnaouas et aux musiciens du monde. Nouveautés, fusions inédites et forum sont au programme. Le 17 mars dernier, le prestigieux magazine britannique «Songlines Magazine» publiait son classement des 25 meilleurs festivals de musique au monde. En cinquième position, «Essaouira Gnawa & World Music Festival» hissait le Maroc au rang des pays qui rayonnent à l'international. C'est là une consécration pour la direction du festival dont le travail acharné et toujours novateur revendique aussi bien l'identité africaine que l'ouverture sur les cultures du monde. La 17e édition du Festival d'Essaouira vient conforter cette position ancrée dans l'africanité et les liens profonds du Maroc avec ses voisins de l'autre rive saharienne. La ville des Alizés accueillera donc le virtuose du n'goni, héritier de la tradition griotique mandingue, Bassékou Kouyaté, la somptueuse allemande d'origine nigériane Ayo et le groupe sénégalais Meta & The Cornestones, métissant reggae, soul et afropop. Nos frères d'Afrique auront l'occasion de mélanger leurs sonorités aux sons gnaouas. D'autres artistes du monde, amoureux d'Essaouira et du festival, ont confirmé leur présence en juin prochain. Un Ibrahim Maalouf, jazzman de talent dont le succès à Casablanca retentit encore dans l'esprit du public marocain, ne peut que se laisser tenter par la fusion gnaoua. Marcus Miller, l'un des plus grands bassistes au monde, semble impatient de rencontrer nos grands maâlems. À titre d'info, la basse de Miller a joyeusement accompagné Eric Clapton, George Benson, Dizzy Gillespie, Aretha Franklin… Côté Maroc, nos grands Maâlems n'ont rien à envier aux internationaux. La plupart d'entre eux ont fréquenté les plus grands, de leurs guembris, leurs ribabs ou leurs voix. Au programme du festival, des soirées avec maâlem Omar Hayat, maâlem Mustapha Baqbou, maâlem Mokhtar Guinea, maâlem Abdeslam Alikane, maâlem Abdelkabir Merchane et bien sûr le non-moins connu Maâlem Hamid El Kasri. La jeune génération gnaouie sera, quant à elle, représentée par le groupe casaoui Derdba, Kif Samba d'Essaouira et le virtuose du ribab, Foulane, déjà pro de la fusion. Mais le Festival d'Essaouira c'est aussi l'échange et le débat. Le forum «L'Afrique à l'avenir», organisé en partenariat avec le Conseil national des droits de l'homme rassemblera chercheurs et acteurs sociaux, spécialistes et festivaliers, afin de revisiter l'histoire de l'Afrique d'hier à aujourd'hui, ses contraintes et ses atouts, ainsi que sa place dans le monde à l'avenir.