Le projet porté par le ministère de l'environnement nécessiterait une enveloppe de 30 à 40 MDH. Le terrain est jugé mal placé et trop petit par rapport aux besoins futurs de la ville n Toujours pas d'accord sur le prix entre les autorités locales et les propriétaires. Ça bouge un peu du côté de la décharge de Casablanca. Le ministère de l'environnement planche sur un projet de construction d'un centre de tri sur le site retenu pour accueillir la future décharge contrôlée. D'après une source proche du dossier, le ministère serait même «très pressé et déterminé» à réaliser ledit projet, lequel nécessiterait un investissement de 30 à 40 MDH et permettrait la création de près de 300 emplois. Plusieurs réunions se sont déjà tenues entre la tutelle, les autorités de la ville de Casablanca et Ecomed, société retenue en 2008 pour la conception, le financement, la réalisation et l'exploitation de la décharge contrôlée de Casablanca et pour la réhabilitation de la décharge sauvage de Médiouna. La société se verra d'ailleurs très probablement chargée de réaliser le montage technique du projet. Si l'initiative semble motivée par de bonnes intentions, plusieurs obstacles pourraient néanmoins noircir le tableau. Le premier est lié au site. Censé accueillir la future décharge contrôlée de Casablanca, le terrain spécifié dans le cahier des charges fait depuis longtemps l'objet de critiques. Entouré d'habitations, il est aussi sous-dimensionné pour recevoir les déchets de la capitale économique pour les décennies à venir. D'après notre source, ses 35 hectares ne représentent que 6 ans d'enfouissement quand il en faudrait au moins 80 ha, voire 150 dans le meilleur des cas. Près de 300 emplois seront créés alors que 1 000 personnes s'activent sur le site actuel En admettant que le terrain puisse être utilisé, le problème d'acquisition n'est pas encore résolu. Les autorités locales et les propriétaires ne s'entendent toujours pas sur le prix, la ville proposant un prix au m2 cinq fois inférieur au prix évalué par la commission provinciale d'expertise. Résultat, alors que la décharge sauvage devait être définitivement abandonnée en 2010, le terrain qu'elle occupe pourrait bien voir son taux de réhabilitation, actuellement de 60%, baisser dangereusement si rien n'est fait. La solution la plus réaliste serait bien entendu de trouver un autre terrain, plus grand et plus éloigné des zones d'habitation. Plusieurs possibilités peuvent être mises sur la table, notamment dans la zone rurale de Médiouna. Autre obstacle à relever, l'intégration des populations environnantes. Près de 1 000 personnes s'activent sur la décharge actuelle pour faire manger leurs animaux ou récolter des déchets valorisables. Si le centre de tri que prévoit le ministère peut employer jusqu'à 300 personnes, que deviendront alors les 700 personnes restantes ? Autrement dit, si le ministère veut aller vite, il doit tout de même prendre en compte ces considérations.