Les industriels imputent la baisse des exportations à la volatilité des cours mondiaux couplée à un recul de la production. L'essentiel de la production est destiné à l'exportation. Après quelques modifications, le nouveau code minier devant créer un environnement incitatif sera remis incessamment au SGG. Le sous-sol marocain a rapporté moins en 2013 ! D'après les chiffres du ministère de l'énergie et des mines, la production globale a accusé une baisse de l'ordre de 8%. Les ventes ont dégringolé de 22% sur une année, à 50 milliards de DH. Ces mauvais résultats sont induits principalement par le repli des phosphates et dérivés qui comptent pour 92% dans la production minière du pays. «Hors phosphates, l'activité des industriels opérant sur les autres minerais a baissé de l'ordre de 7% en valeur en 2013», affirme Lmarbouh Lhou, président de la Fédération des industries minières du Maroc (FDIM) qui représente les grands du secteur dont l'OCP. Les opérateurs abondent dans le même sens. Pour eux, l'activité reste tout de même soutenue, «et il n'y a pas eu de casse qui peut être corrélée à la crise importée», explique un industriel du fluor. Il faut dire que la demande mondiale de minerais hors phosphates n'a pas faibli, elle est même en légère hausse en raison de la demande soutenue émanant de gros importateurs, notamment la Chine. De plus, le marché mondial de ces minerais plus ou moins rares est très ouvert, les cours dépendent étroitement de l'offre et de la demande. Autrement dit, la crise n'a pas trop d'emprise sur son évolution. Quel que soit le contexte, la découverte d'un gisement ou l'annonce d'un possible amenuisement des réserves peuvent jouer sur les cours, souligne un spécialiste qui fait remarquer que dans l'extraction minière, le chiffre d'affaires ne renseigne pas exactement sur l'activité, vu qu'il y a une phase de recherches qui précède l'exploitation et les ventes. De l'avis de plusieurs industriels, la baisse de la valeur des exportations est surtout imputée à la volatilité des cours mondiaux de certaines substances cotées, principalement sur le London Metal Exchange (LME), couplée à une production en baisse d'environ 200 000 tonnes, toutes matières confondues. En effet, sur les 31 millions de tonnes produites, 2,5 millions portent sur les autres produits miniers hors phosphates, contre 2,7 millions de tonnes en 2012. Il s'agit en gros de plomb, zinc, fer, manganèse, cuivre, barytine, cobalt, fluor, bantonite, ghassoul, talc, feldspath, anthracite et de sel. En plus de quelques matières transformées tel que le plomb métal, la matte cuivreuse, l'or, le nickel et l'arsenic. Le tiers du territoire est cartographié Au total, 94% de la production (2,358 millions de tonnes) a été exporté. Ce volume a rapporté quelque 3,669 milliards de DH. Le reste, 192 000 tonnes, a été vendu à d'industriels marocains à un prix total d'environ 82 MDH. Cela dit, le secteur est dans une phase de transformation devant aboutir à l'augmentation de la compétitivité des acteurs locaux qui sont en concurrence avec d'autres pays producteurs, et à la formation d'un environnement plus attractif pour les investisseurs étrangers. «Sur les dix dernières années, beaucoup de secteurs ont connu des réformes, mais les mines ont été le parent pauvre, sachant que le Maroc est historiquement un pays minier», confie M. Lhou. Pour rattraper ce retard, le ministère de tutelle, de concert avec les industriels, vient d'adopter une stratégie nationale pour les mines s'inspirant des recommandations d'un cabinet international. Selon les deux parties, les chantiers du plan d'action arrêté avancent sur un bon rythme. Il en est ainsi du programme national de cartographie géologique qui renseigne sur la géologie des terres du pays, et qui est de ce fait primordial pour les investisseurs intéressés par l'extraction. Selon le ministère, 34,5% du territoire est couvert avec 546 cartes contre 20% en 1996. Autre grand chantier, le code minier qui doit remplacer le Dahir de 1951 régissant l'activité de l'extraction minière. «Le nouveau texte sera incessamment retourné au SGG après avoir subi quelques modifications», rapporte une source bien renseignée. Selon les industriels, plusieurs dispositions du texte actuel ont été revues et adaptées aux réalités du secteur, notamment la durée du renouvellement du permis d'exploiter, la superficie des zones d'exploration, la récupération de la TVA dans la phase de recherche, l'alignement des entreprises minières sur les exportateurs en matière d'IS à 17,5%, la taxe minière… Pour rappel, le secteur minier compte quelque 5900 permis, dont 17% pour l'ONHYM, 36% pour des personnes physiques et 47% pour des entreprises minières.