Le Fonds Monétaire International (FMI) vient de publier sa dernière évaluation de la situation économique des pays du Moyen-Orient, d'Afrique du Nord, de l'Afghanistan et du Pakistan. D'après ce rapport, la croissance du PIB au Maroc sera de 5,1% en 2013 et passera à 3.8% en 2014. Les "perspectives économiques régionales des pays de la région se sont assombries", regrette le FMI. Et pour cause, en dépit d'une prévision de croissance majoritairement positive pour 2013, la région MENA reste dans une zone de turbulences. En effet, d'après le FMI, les pays importateurs de pétrole, notamment l'Egypte, la Jordanie, le Liban, la Tunisie et le Maroc paient le prix des remous politiques, des difficultés sociales et du conflit en Syrie. Les pays exportateurs de pétrole en zone de turbulences Autre son de cloche pour les pays exportateurs, à l'instar de la Libye et de l'Algérie, pour lesquels la question demeure celle de l'assainissement des budgets. Selon le FMI, ces pays doivent faire face "aux perturbations de la production intérieure de pétrole et à la baisse de la demande mondiale" malgré "une forte croissance du secteur non pétrolier, étayée par le niveau élevé des dépenses publiques et par une reprise progressive de la croissance du crédit au secteur privé." Les prévisions de croissance du FMI La croissance du PIB au Maroc sera de 5,1% en 2013 et pourrait passer à 3,8% l'année prochaine. Dans quasiment toute la région MENA, qualifiée de « zone de turbulences », le FMI table sur un repli de la croissance du PIB par rapport à 2012. Ainsi, selon l'étude, le PIB connaitra une contraction de 5,1% en Libye cette année et de 1,5% en Iran. En revanche, il devrait croître de 3,1%, en Algérie, 3% en Tunisie, 3,3% en Jordanie, 1,8% en Egypte et 1,5% au Liban. A noter que ces taux de croissance pour l'année 2013 restent toutefois tous inférieurs aux taux enregistrés en 2012, à l'exception de la Jordanie, du Liban et du Maroc. Signes positifs et recommandations aux uns et aux autres Face à ce constat, le rapport souligne toutefois un début d'amélioration. Au Maroc, ce léger mieux se fait sentir dans les domaines du tourisme, des exportations et de l'investissement direct étranger. Pour généraliser cette tendance et parer au « fléchissement de la croissance » dans les pays de la région, le FMI appelle à la mise en place de « mesures audacieuses ». Aux pays importateurs de pétrole, à l'instar du Maroc, Ahmed Masood, conseille de se recentrer sur des actions prioritaires comme « la création d'emplois », « l'assainissement des finances publiques » et le lancement d'un « ambitieux programme de réformes structurelles ». En revanche, dans le cas des pays exportateurs comme l'Algérie et la Libye, Ahmed Masood déplore le manque d'épargne des "recettes pétrolières exceptionnelles (…) pour les générations futures". De plus, le rapport d'évaluation conseille à ces pays "de maîtriser les dépenses courantes difficiles à éliminer, surtout les salaires et les subventions, en ciblant les programmes sociaux et les investissements en capital de haute qualité". Masood Ahmed propose aussi dans ce rapport de "privilégier la poursuite des réformes structurelles pour doper la croissance du secteur privé, la diversification des activités économiques et la création d'emplois pour les nationaux et les femmes".