La Banque mondiale voit rose pour le développement du Maroc. C'est ce qui se dégage de son rapport sur «Les perspectives économiques mondiales» rendu public hier, mercredi 14 janvier. Ainsi, les experts de la Banque mondiale tablent sur une croissance de 4,6% pour le Maroc en 2015. Il s'agit de la deuxième croissance la plus importante sur la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) qui compte 12 pays en dehors des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG). Ainsi, le Maroc vient derrière le Djibouti pour lequel la Banque mondiale prévoit une croissance de 5,5% en 2015. Par contre, pour l'Egypte, la Tunisie, l'Iran et l'Algérie, l'institution prévoit des croissances respectives de 3,6, 2,7, 0,9 et 3,3%. Par ailleurs, pour 2016 et 2017, la Banque mondiale table sur des croissances respectives autour de 4 et 4,5% pour le Maroc. Au niveau régional, le rapport prévoit que le taux de croissance de la région devrait passer à 2,5% en 2015, puis progressivement à 3,5% en 2017 grâce à la reprise de la production pétrolière dans les pays exportateurs de pétrole et à une modeste reprise des économies importatrices de pétrole. L'Egypte, la Jordanie et, dans une moindre mesure, le Liban et la Tunisie semblent entrer dans une phase de reprise stable après une période de forte instabilité et de grande incertitude. En revanche, les problèmes de sécurité continuent de miner d'autres pays de la région tels que l'Irak, la Libye et le Yémen. Dans les pays en développement exportateurs de pétrole, le taux de croissance devrait se raffermir pour atteindre 1,8% en 2015 puis 3,1% en 2017. S'agissant des pays importateurs de pétrole, les experts de la Banque mondiale s'attendent à une amélioration progressive de l'activité sous l'effet de l'augmentation des investissements. La croissance devrait s'accélérer pour atteindre 3,6% en 2015 et 4,1% en 2017. Sur un autre volet, le rapport souligne que de sérieux risques de détérioration, d'origine principalement locale, pèsent sur les perspectives de la région. Pour l'institution financière, la violence pourrait s'aggraver en Syrie et avoir des répercussions dans d'autres pays (notamment le Liban, la Jordanie et l'Irak). Aussi, les risques de refinancement de dettes s'accentuent. Dans les pays importateurs de pétrole, la dette publique, qui est passée de 73 à 88% du PIB durant la période 2011-2014, pourrait être proche de niveaux intolérables, car le coût de son service représente une proportion croissante des dépenses. Au plan extérieur, la balance des risques penche aussi dans le sens d'une détérioration. Une reprise plus faible que prévu dans la zone euro pourrait affaiblir les exportations, les recettes du tourisme, les envois de fonds et les flux de capitaux en Afrique du Nord. Par ailleurs, une baisse plus forte et plus prolongée que prévu des cours pétroliers risque d'entraîner une dégradation sensible des comptes extérieurs et budgétaires des pays exportateurs de pétrole.