région MENA affiche des bilans "divergents" Les perspectives économiques de la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (MENA) sont "contrastées", en ce sens que la plupart des pays exportateurs de pétrole de la région enregistrent une vigoureuse croissance, tandis que les pays importateurs sont confrontés à des perspectives moroses, selon le dernier bilan économique réalisé par le Fonds monétaire international (FMI). L'institution de Washington table pour 2012 sur un taux de croissance de 5,1 % pour l'ensemble de la région MENA, contre 3,3 % en 2011. Selon le Fonds monétaire international, les pays exportateurs de pétrole de la région Moyen-Orient et Asie centrale, grâce à la montée de la production et des cours, devraient connaître un taux de croissance de 6,6 % en 2012, puis un taux plus modéré en 2013, selon la même source. Pour leur part, les pays importateurs de pétrole de la région, aux prises avec un environnement extérieur difficile, enregistreront un taux de croissance "tout juste supérieur à 2 %" en 2012, alors que dans les pays arabes en transition, la persistance des perturbations intérieures "freine également la croissance". "Le défi le plus redoutable pour les gouvernements des pays arabes en transition consiste à gérer les attentes grandissantes d'une population de plus en plus impatiente de voir se matérialiser le dividende de la transition, alors même que la stabilité macroéconomique à court terme est menacée et que les marges de manœuvre sont restreintes", a déclaré, à cette occasion le Directeur du Département Moyen-Orient et Asie centrale, Masood Ahmed, cité dans un communiqué. Croissance robust pour les pays exportateurs de pétrole D'après le FMI, les pays exportateurs de pétrole de la région devraient afficher une solide croissance en 2012, principalement en raison de la reprise plus rapide que prévue en Libye au sortir du conflit. Dans les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), la croissance reste robuste grâce aux politiques budgétaires expansionnistes et aux conditions monétaires accommodantes, mais elle devrait baisser de 7,5 % en 2011 à 3,75 % en 2013, à mesure que la production de pétrole se stabilisera. "Durant la période à venir, les pays exportateurs de pétrole du Moyen-Orient devront principalement s'employer à mettre à profit leur position favorable actuelle pour accroître leur résilience face à un repli des cours et diversifier leurs économies, afin de promouvoir la création d'emplois dans le secteur privé", a encore estimé à cet égard Masood Ahmed. La politique budgétaire, selon M. Masood, pourrait "progressivement renforcer l'épargne nationale et les pays pourraient modérer la progression des dépenses publiques, notamment celles qui sont rigides à la baisse, comme celles liées à l'embauche dans la fonction publique". Par ailleurs, le rapport du FMI relève que comme en 2011, la croissance reste morose dans les pays importateurs de pétrole de la région, notant que si une reprise économique modérée s'annonce en 2013, elle reste toutefois sujette à de considérables risques baissiers. Reprise timide dans les pays arabes Pour les pays arabes en transition, les transitions politiques à l'œuvre pèsent aussi sur la croissance et compte tenu des incertitudes liées aux politiques à moyen terme dans beaucoup de pays, les investisseurs continuent de temporiser, selon la même source. En outre, les prix internationaux des produits alimentaires et énergétiques restent orientés à la hausse et l'activité des partenaires commerciaux s'est détériorée, notamment en Europe, région avec laquelle beaucoup de pays importateurs de pétrole entretiennent de solides liens économiques, relève le Fonds, ajoutant que les arrivées de touristes ne connaissent qu'une lente reprise après l'effondrement enregistré en 2011, alors que les investissements directs étrangers restent timides. L'économie des pays importateurs de pétrole continue donc de ralentir en 2012, avec un taux de croissance de quelque 2 %, et en 2013 elle devrait connaître une légère reprise à environ 3,25 %, "taux nettement inférieur à ce qui est nécessaire pour résorber un chômage chronique et en hausse".