Le nombre des porteurs de parts a grimpé de 48% depuis le début de l'année pour atteindre 29 305 investisseurs. 13 milliards de souscriptions nettes ont été enregistrés sur les neuf premiers mois. Les investisseurs se dirigent plus vers les produits de taux longs, encouragés par l'amélioration du contexte économique. Le marché de la gestion collective de l'épargne va nettement mieux. Depuis le début de l'année, les investisseurs se repositionnent quasiment sur toutes les catégories d'OPCVM qui totalisent aujourd'hui un actif net de 234 milliards de DH. En cause, un marché actions qui se redresse et un contexte macroéconomique qui montre des signes de reprise. En effet, la Bourse de Casablanca a ramené la variation de son indice Masi de -10% à +2% en quelques semaines. De même, le taux de croissance avoisinant les 5% attendu cette année et la stabilisation des déficits jumeaux (budgétaire et extérieur) poussent les investisseurs à l'optimisme. Les professionnels de la gestion d'actifs rapportent de ce fait que de nouveaux investisseurs arrivent sur le marché, mais aussi que les intervenants historiques ont augmenté le niveau de leurs achats. Cette deuxième catégorie procède par la même occasion à un reclassement de leurs actifs, en privilégiant certaines catégories de fonds par rapport à d'autres. Dans ces conditions, le montant des souscriptions a atteint, depuis le début de l'année jusqu'au 13 septembre (derniers chiffres disponibles auprès du CDVM), 253 milliards de DH contre des rachats de l'ordre de 240 milliards de DH, soit des souscriptions nettes de 13 milliards de DH. Par segment, les souscriptions ont concerné surtout les produits de taux à l'instar des fonds obligataires, toutes maturités confondues. Un gestionnaire obligataire explique l'attrait des investisseurs pour les produits de taux par leur nature liquide et le rendement sûr qu'ils offrent, surtout pour la catégorie court terme. Mais, actuellement, les investisseurs commencent à se positionner même sur les fonds obligataires de longue maturité qui ont drainé des souscriptions nettes de 18,8 milliards de DH. «Malgré l'accroissement des besoins de financement du Trésor, tendance de nature à pénaliser les investisseurs vu l'augmentation des taux qu'elle engendre, ces derniers reviennent sur les fonds obligataires moyen et long terme compte tenu de la volonté affichée par les pouvoirs publics de maîtriser le déficit budgétaire. Du coup, ils n'anticipent qu'une légère augmentation des taux obligataires, voire une stabilisation aux niveaux actuels, ce qui leur permettrait de réaliser de meilleures plus-values», explique notre gestionnaire. Un autre professionnel abonde dans le même sens : «Avec des niveaux de taux de 5,10% pour la maturité 5 ans ou même de 4,70% pour celle de 2 ans, les bons du Trésor ont consommé tout leur potentiel de hausse». Regain d'intérêt pour les fonds actions depuis fin septembre En tout cas, l'actif net des OPCVM obligations moyen et long terme s'est bonifié de 2% depuis le début de l'année pour s'établir à 117 milliards de DH. Pour sa part, l'indice de performance de cette catégorie de fonds affiche une hausse de 1,83%. Toutefois, ce sont les OPCVM monétaires qui drainent le plus gros des transactions des sociétés de gestion. Avec des souscriptions à hauteur de 161 milliards de DH, ils accaparent près de 64% du montant des souscriptions globales. Il faut cependant signaler que les rachats dans cette catégorie de fonds sont tout aussi importants (164 milliards de DH). Ce qui est normal, vu l'horizon de placement dans ces OPCVM. En effet, la durée de placement retenue par les investisseurs est en moyenne de 2 à 3 mois. Ce qui rend les interventions de ces derniers très régulières. Par ailleurs, le soutien permanent de Bank Al-Maghrib au marché monétaire rassure les opérateurs et permet une certaine stabilité des taux favorable à la réalisation de gains intéressants et sans risque. Pour preuve, l'indice de performance des fonds monétaires est en hausse de 2,49% depuis le début de l'année, soit la deuxième meilleure performance des OPCVM après celle des fonds obligations court terme (+2,90%). Ces derniers bénéficiant des mêmes conditions de marché que les fonds monétaires. Pour leur part, les fonds actions ont enregistré une décollecte nette de 1,20 milliard de DH (858 MDH de souscriptions contre 2,10 milliards de DH de rachats). Du coup, l'actif net de cette catégorie perd 6,3%, à 19 milliards de DH. Cette baisse est due également à la contre-performance qu'affichait le marché boursier au 13 septembre (dernières données disponibles auprès du CDVM). L'indice de performance des fonds actions a en effet reculé de 2,73% à cette date. Quoi qu'il en soit, cette baisse était moins importante que la variation du marché actions dans son ensemble. Cela dit, même s'il y a plus de rachats que de souscriptions dans les fonds actions, un gestionnaire de la place précise que depuis la fin du mois de septembre, un retour progressif des investisseurs vers cette catégorie de fonds est constaté, motivé par des résultats semestriels des sociétés cotées qui ont eu un effet favorable sur l'évolution des indices boursiers. «La reprise du marché actions n'est pas le fait d'un secteur en particulier. Elle a certes été enclenchée par les valeurs immobilières mais la tendance a fini par concerner l'ensemble des valeurs de la cote», explique un analyste. Ce dernier ajoute que «même sur le plan commercial, les investisseurs, personnes physiques et morales, qui étaient réticents quelques mois auparavant, montrent clairement un intérêt pour le placement dans le marché actions». Bref, l'attrait des investisseurs pour les fonds de gestion collective se manifeste de plus en plus. Ceci est visible non seulement à travers le montant des souscriptions nettes, mais également via le nombre des porteurs de parts d'OPCVM. Il s'est en effet amélioré pour s'élever à 29 305 investisseurs contre 19 826 à fin 2012, soit une hausse de 47,8%. Bien entendu, ce sont les fonds obligations moyen et long terme qui captent le plus d'investisseurs avec un nombre de 18 292, en hausse de 100% depuis le début de l'année. Dans une moindre mesure, les OPCVM actions ont enregistré une hausse du nombre d'investisseurs de 4%, à 2 780 porteurs de parts. Dans le segment monétaire, l'augmentation est de 13%, à 4 303 investisseurs. Seuls les fonds obligations court terme affichent une baisse du nombre de porteurs de parts (-6%). Notons au final que les personnes physiques représentent 76,8% du nombre total des porteurs de parts n Ibtissam Benchanna