La majorité des fonds actions a fait mieux que le Masi. Jusqu'à 24% de performance pour les OPCVM diversifiés. Le retour en force du Trésor sur le marché des adjudications a profité aux fonds obligataires. Les performances sont au rendez-vous pour les Organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM). Qu'ils soient investis en actions, en bons du Trésor ou en produits monétaires, ces fonds affichent tous en cette fin d'année des progressions honorables de leurs valeurs liquidatives. Dans le compartiment actions, 37 OPCVM sur les 47 ouverts au grand public affichent des taux de croissance supérieurs à celui du Masi, qui s'établissait le 17 décembre à 21,7%. Une dizaine de fonds actions a même dépassé les 30% de performance. Dans la catégorie des OPCVM diversifiés, les hausses de valeurs liquidatives atteignent les 24%, sachant que presque la moitié de ces fonds est investie dans le marché obligataire. Pour les véhicules investis principalement dans les bons du Trésor, les meilleures performances s'approchent des 6%, et la majorité des fonds dépasse le seuil des 3%. Quant aux OPCVM monétaires, leurs réalisations se situent comme d'habitude autour du taux directeur de Bank Al-Maghrib, variant entre 2,7 et 3,8%. Il faut dire que tout prêtait à ce que les produits de placement collectif réalisent de bonnes performances cette année. D'abord, ce marché a connu un engouement notoire de la part des investisseurs, qui s'est matérialisé par un nombre important de souscriptions aux parts d'OPCVM. Cette hausse des souscriptions a naturellement exercé une pression à l'achat sur les marchés actions et obligataires, conduisant ainsi à un renchérissement des valeurs et à la réalisation par les OPCVM de performances intéressantes. Les derniers chiffres du Conseil déontologique des valeurs mobilières, arrêtés au 15 octobre, montrent que le nombre total de parts d'OPCVM en circulation a augmenté de 10,3% depuis le début de l'année. Le nombre de porteurs de parts a également progressé de 6,1%, à 24 491 investisseurs. Cette progression traduit à la fois la montée en puissance des particuliers marocains, qui représentent plus de 80% du total, et le retour en force des investisseurs étrangers, notamment les personnes morales, dont le nombre a augmenté de 15%. Cet engouement des souscripteurs s'est fait ressentir sur l'évolution de l'actif net des OPCVM depuis le début de l'année. S'établissant le 17 décembre à 228 milliards de DH, cet actif net est en hausse de 18,2% par rapport à fin décembre 2009, soit un additionnel d'actif de 35 milliards de DH. Il a été drainé essentiellement par les fonds obligations moyen et long terme et actions. Outre l'engouement des souscripteurs pour ces instruments de placement, c'est surtout le bon comportement des marchés où ils sont investis qui explique leurs bonnes performances. En effet, le marché actions affiche une progression de plus de 20% depuis le début de l'année, et les volumes de transactions ont augmenté de plus de 50%, traduisant le retour de confiance progressif des investisseurs. Les OPCVM actions ont pleinement profité de cette reprise et ont boosté leurs valeurs liquidatives par l'envolée de plusieurs titres qui pèsent dans leurs portefeuilles. Notons par exemple qu'Attijariwafa bank a enregistré une hausse de plus de 50% cette année, la BCP une progression de 65%, Lafarge une augmentation de cours 54% et Managem une envolée de plus de 180%. Le marché obligataire s'est bien comporté également, et ce, malgré les importantes levées du Trésor cette année. Il faut savoir en effet qu'une demande élevée de la part du Trésor se traduit normalement par une hausse des taux obligataires, ce qui représente un élément défavorable pour les OPCVM dans la mesure où les anciens titres qui composent leurs portefeuilles perdent de leur valeur. Or, malgré l'appétit grandissant du Trésor, les taux sont restés plutôt stables grâce à des investisseurs en soif de papier frais. Quant au marché monétaire, le maintien du taux directeur à 3,25%, l'abaissement du taux de la réserve monétaire obligatoire à 6%, le succès de l'emprunt d'un milliard d'euros du Trésor et le maintien d'une politique monétaire expansionniste par Bank Al-Maghrib ont permis aux OPCVM monétaires d'évoluer dans un contexte stable et sans grande pression sur les liquidités, pour dégager des performances conformes aux attentes.