Les fonds actions affichent des taux de progression à deux chiffres et ceux investis dans les obligations des rendements corrects malgré la hausse des taux. L'actif net des OPCVM a gagné 12,7 milliards de DH depuis le début de l'année pour atteindre 205 milliards. Le monétaire et l'obligataire toujours plus prisés. Les performances sont au rendez-vous pour les Organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM). Après avoir passé une année 2009 difficile, marquée par la baisse des cours sur le marché actions et la faible liquidité du compartiment de la dette, les fonds de gestion collective clôturent le premier trimestre 2010 sur une note très positive. Les véhicules investis en actions affichent, dans leur majorité, des taux de progression à deux chiffres, avec 19 fonds sur les 45 de la place qui ont surperformé le marché boursier au 16 avril. Les OPCVM diversifiés ne sont pas en reste, leurs valeurs liquidatives ayant gagné jusqu'à 14,12% par rapport à fin 2009. Les fonds obligations moyen et long terme (OMLT) sont également dans le vert, malgré la tendance haussière des taux d'intérêt, et signent des performances allant jusqu'à 2,85%, au moment où les instruments monétaires affichent des variations conformes aux attentes, dépassant pour certains la barre de 1%. Il faut dire que le contexte du marché s'est nettement amélioré en ce début 2010 pour toutes les catégories d'OPCVM. Les fonds actions, d'abord, qui affichent des performances allant de 7,7% à plus de 22%, ont profité de la reprise qu'a connue la Bourse de Casablanca dès l'entame du mois de janvier et qui s'explique par plusieurs facteurs. Le premier est le mouvement de reconstitution des portefeuilles par les investisseurs institutionnels, notamment étrangers, opéré en début d'année après les liquidations de titres de fin 2009. Les fonds actions et diversifiés ne représentent toujours que 15,7% de l'actif net global des OPCVM : Le second facteur explicatif de l'embellie n'est autre que la faible liquidité de la Bourse qui a poussé ces investisseurs, ainsi que les gérants d'OPCVM, à proposer des cours intéressants pour accéder à certains titres, ce qui a amplifié la hausse du marché. Le troisième facteur est le bon niveau de résultat enregistré par certaines sociétés cotées au titre de 2009, ainsi que le dividende élevé qu'elles ont proposé. Enfin, il y a l'annonce de la méga fusion entre Ona et Sni qui a stimulé la demande sur certains titres et conduit le marché à gagner plusieurs points de performance en quelques séances de Bourse. Ces éléments ont également profité aux fonds diversifiés qui affichent des taux de progression majoritairement supérieures à 5% (23 OPCVM sur les 35 de la place). Mais il faut préciser que ces performances auraient pu être meilleures si le contexte du marché des taux était aussi favorable que celui de la Bourse de Casa. Les variations enregistrées par les fonds OMLT le montrent clairement. Bien qu'elles soient à des niveaux honorables (14 OPCVM dépassent 1% de performance), elles ont été limitées par la tendance haussière des taux obligataires. En effet, sur le marché des adjudications, les taux de certaines maturités ont connu des corrections à la hausse allant jusqu'à 80 points de base depuis le début de l'année, compte tenu de l'importance des besoins du Trésor qui a conduit les investisseurs, notamment les banques, à exiger des niveaux de rendement de plus en plus élevés. Les taux d'intérêt sur le marché secondaire des bons du Trésor ont suivi la même tendance, ce qui a abouti à une perte de valeur des anciens titres composant les OPCVM OMLT, perte toutefois compensée par les coupons encaissés (intérêts perçus). Par ailleurs, les fonds monétaires ont enregistré au 16 avril des variations conformes à leurs prestations historiques. Leurs performances se situent entre 0,74% et 1,15%, ce qui constitue un rendement appréciable pour un placement liquide et sans risque. Ces réalisations stablent s'expliquent par la faible volatilité du marché monétaire suite aux interventions régulières de Bank Al-Maghrib pour injecter des liquidités dans le système. Signalons enfin que malgré le bon comportement des fonds actions et diversifiés, leur part dans l'actif net global des OPCVM, qui s'est enrichi de 12,7 milliards de DH depuis le début de l'année pour atteindre 205 milliards, reste contenu à 15,7%. L'essentiel des liquidités investies dans ces véhicules de placement reste de fait concentré sur les fonds OMLT, avec une part dans l'actif net de 50,1%, ainsi que sur les fonds monétaires dont le poids est d'un peu plus de 29%.