Un cap historique. Au 9 avril 2010, les fonds investis dans les OPCVM, autrement dit mis en gestion collective, se fixent au seuil symbolique des 200 milliards de dirhams. A fin 2009, ils totalisaient près de 193 milliards de dirhams. C'est dire qu'ils se sont renchéris tout au long du premier trimestre 2010 de 7 milliards de dirhams, ce qui correspond à une croissance de près de 4%. Voilà pour la tendance globale. Néanmoins, par catégorie d'OPCVM, deux grands groupes sont à distinguer. D'une part, ceux qui voient leur actif augmenter sur les trois premiers mois de 2010 : les fonds action, diversifiés et obligation moyen et long termes (OMLT) qui totalisent une croissance d'actif de 9,3%, soit 11,6 milliards de dirhams en plus. Et d'autre part, les OPCVM qui baissent : l'obligataire court terme (OCT) et le monétaire qui se départissent de 4,7 milliards de dirhams. Il ne faut pas pour autant déduire que les fonds du premier groupe sont plus performants sur la période. En effet, l'actif net d'un fonds OPCVM peut être alimenté autant par l'augmentation de la valeur de marché des actifs qu'il détient que par les mises de sa clientèle. Et c'est manifestement ce dernier facteur qui explique pour l'essentiel l'élargissement d'actif des OPCVM OMLT. Sur le premier trimestre 2010, RMA Watanya a procédé à l'externalisation de la gestion d'une partie de ses réserves obligations vers sa filiale RMA Capital. En conséquence, 4 milliards de dirhams sont venus gonfler l'actif des OPCVM obligataires. Ceci n'exclut pas pour autant un léger effet performance favorable pour cette catégorie, puisque ces fonds ont rapporté en moyenne 0,70% sur le 1er trimestre 2010, ce qui du reste est en dessous des niveaux de rémunération habituels de l'obligataire. L'effet performance est en revanche nettement plus prononcé pour les OPCVM actions. Normal quand on sait que le marché boursier affiche, au terme des trois premiers mois de l'année, une performance de plus 9%. Sur ses pas, les fonds investis dans l'action affichent une performance moyenne de 9,7%. Quant aux fonds diversifiés, un effet performance favorable (alimenté surtout par l'action) et un effet souscription tout aussi avantageux, font que cette catégorie, qui pèse certes peu dans l'actif global des OPCVM (4%), affiche une progression d'actif notable de près de 14% au 1er trimestre 2010. Ce qui nous amène au groupe des OPCVM baissiers. Dans le lot, les fonds OCT, bien qu'ils affichent une performance moyenne honorable de 0,96% sur le premier trimestre 2010, voient leur actif baisser de 4,6%. «Cette situation s'explique par un effet souscription défavorable alimenté par les anticipations des investisseurs d'une hausse des taux de référence», explique un gérant de fonds. Baisse encore plus marquée pour les OPCVM monétaires qui voient leur actif reculer de 7,1%. Pour justifier cette situation, les professionnels évoquent deux principales raisons. D'une part, certaines sociétés de gestion auraient dopé vers la fin d'année passée leurs souscriptions pour revendiquer d'importantes parts de marché à la clôture de l'exercice. Passé ce cap, les rachats de parts ont immanquablement suivi. D'autre part, d'autres mouvements de rachats ont été initiés par des investisseurs institutionnels amenés à libérer du cash pour couvrir le paiement du premier acompte de l'IS à la fin du premier trimestre.