Elles étaient 23 950 personnes physiques et morales à détenir des parts d'OPCVM à fin 2010, elles ne sont plus que 21 180. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, le nombre d'investisseurs dans les fonds actions a augmenté. Les particuliers représentent 80% des investisseurs dans les OPCVM. La conjoncture difficile de cette année n'a pas épargné le marché de la gestion collective au Maroc. Au 30 septembre, l'actif net des Organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM) affichait une baisse de 3,5% par rapport à fin 2010, à 217 milliards de DH, avec des variations pour certaines catégories de fonds qui vont jusqu'à -29%. Ce recul traduit l'importance des opérations de rachat des parts par les investisseurs, mais également le retrait d'un bon nombre d'entre eux de ce marché. En effet, alors qu'ils étaient 23 950 détenteurs de parts d'OPCVM à fin 2010, ils ne sont plus que 21 180 actuellement. 2 770 investisseurs ont donc fui les OPCVM durant ces neuf derniers mois, soit une baisse de 11,5%. Les particuliers ont été les plus nombreux à se désengager de leurs fonds, avec un recul de 13,4%, à 17 090 investisseurs (2 655 retraits). Les particuliers non résidents ont suivi la même tendance, avec une baisse de 10% dans cette catégorie, à 1 390 investisseurs (155 de moins). Les personnes morales ont, au contraire, renforcé leur présence, avec 40 nouveaux investisseurs chez les personnes morales résidentes, qui totalisent désormais 2 677 détenteurs de parts. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, le nombre d'investisseurs dans les fonds actions n'a pas baissé malgré la chute du marché boursier qui affiche actuellement une contre-performance de près de 10%. De 2 827 détenteurs de parts à fin 2010, on est passé à 3 013 au 30 septembre, soit 186 nouveaux investisseurs. Un gérant de portefeuilles de la place explique que «quel que soit le contexte, ceux qui ont l'habitude d'investir sur le marché actions continuent de le faire, ils ne se réorientent pas vers les autres catégories de fonds, notamment les OPCVM monétaires et obligataires». Ce professionnel trouve même normale l'augmentation du nombre de détenteurs de parts des fonds actions, vu les meilleurs résultats qu'obtiennent ces instruments par rapport à un investissement direct en Bourse. Une hausse des taux serait préjudiciable aux OPCVM obligataires Notons, à cet effet, que l'indice de performance des fonds actions, calculé chaque semaine par le Conseil déontologique des valeurs mobilières et qui a pour base 100 au 31 décembre 1996, affiche une baisse de 6,95% seulement contre près de 10 points de contre-performance pour le Masi, indice de toutes les valeurs cotées. Certains OPCVM de la catégorie ont même réalisé de légères variations positives, et d'autres limitent la baisse de leur valeur liquidative à 1% tout au plus. Par contre, ce sont les OPCVM obligations moyen et long terme, dont l'indice de performance affiche pourtant une hausse de 2,67% depuis le début de l'année, qui ont accusé le mouvement de retrait des investisseurs le plus important. A fin 2010, ils étaient 15 120 détenteurs de parts dans cette catégorie. Aujourd'hui, ils ne sont plus que 12 160, soit 2 960 investisseurs en moins (-19,5%), principalement des particuliers résidents. Pour certains gérants de fonds, cette baisse s'explique par le profil de risque des investisseurs dans les fonds obligations moyen et long terme. «Cette catégorie d'investisseurs cherche la sécurité avant tout. Or, la situation sur le marché obligataire présente un risque de relèvement des taux, ce qui se traduirait par une perte de valeur des titres détenus par les OPCVM. Conscients de ce risque, certains détenteurs de parts ont préféré les racheter», explique l'un d'entre eux. Pour l'instant, les taux sur le marché obligataire sont restés relativement stables depuis le début de l'année, grâce à un rythme de levées toujours modéré de la part du Trésor, ce qui a permis à l'indice de performance des fonds obligations moyen et long terme de réaliser sa performance de 2,67%. Mais il se peut que d'ici la fin de l'année, ainsi qu'en 2012, le montant des levées devienne plus important, avec un risque de tension sur les taux. En tout cas, une partie de ces investisseurs s'est orientée vers les fonds monétaires et obligations court terme, qui sont moins sensibles aux variations des taux d'intérêt. Pour la première catégorie, le nombre de porteurs de parts est passé de 2 970 à 3 040, sachant que l'indice de performance de ces fonds a évolué de 2,49%. Quant aux OPCVM obligations court terme, ils ont vu leur nombre d'investisseurs passer de 1 360 à 1 508, avec un indice de performance qui affiche une progression de 2,75%.