J'ai 54 ans, et cela fait des années que je travaille dans cette entreprise. Mais depuis quelque temps, je constate que la Direction est en train de rajeunir le staff… je ne suis pas contre, mais est-ce que cela veut dire que passée la cinquantaine nous ne serons que des bons à rien ? Ces jeunes qui débarquent sont-ils donc mieux que nous, les cinquantenaires ? Que fera-t-on de nous ? Au rebut ? A la casse ? Ou, alors, devrait-on s'habiller «djeunes» et nous mettre au surf ? J'en ai plus qu'assez de ces regards médusés lorsque j'ose émettre un avis concernant un nouveau changement. Je sais bien que nous avons quelques réticences sur certains changements, mais pourquoi ne pas nous écouter ? Nous avons peut-être aussi de bonnes idées… Qui sait ? Les anciens, les nouveaux, les jeunes, les vieux : de tout temps, ce sujet a soulevé de nombreux débats et autant de non-dits en entreprise. Le résultat : les fossés se creusent, la communication est de plus en plus faussée et les résultats sont désastreux. De tout temps, les équipes rajeunissent… à moins que cela soit nous qui vieillissons… C'est une évolution contre laquelle vous ne pouvez rien… Si ce n'est développer une antipathie à l'encontre de ces «djeunes» qui ne font après tout que leur travail, tout en étant ce qu'ils sont : des jeunes, eh oui ! Mais pas que : ils sont aussi VOS collègues…. Une évolution incontournable Ne tombez pas dans le piège de la «schizophrénie générationnelle» : votre entreprise n'a pas recruté ces «djeunes» pour contrer les «cinquantenaires» de l'entreprise, elle a simplement doté l'équipe de nouvelles compétences en puisant dans un marché de l'emploi qui rajeunit… à mesure que nous vieillissons. Ces «djeunes» ne sont pas la véritable menace mais votre interprétation tendancieuse peut se retourner contre vous un jour, alors acceptez cette évolution comme une donnée du marché et non comme une «attaque personnelle». Vous verrez, vous vous sentirez beaucoup mieux… Des stéréotypes à casser… à votre manière Vous habiller en «djeunes» ou vous mettre au surf n'est certainement pas la solution. A moins que cela ne corresponde réellement à vos aspirations du moment ! Qui sait, après tout, on parle bien de «crise de la cinquantaine»… Restez vous-même, et utilisez votre meilleur atout : votre expérience ! Votre capacité de prise de recul sur les idées «brillantes» du moment, votre leadership et votre capacité de prise de décision. Eviter de verser dans le syndrome du vieux routier qui a tout vu, tout connu et qui refuse systématiquement toute nouvelle idée parce qu'à lui «on ne la fait pas» Alors, désormais, à chaque nouvelle suggestion, ne vous drapez pas dans vos convictions en refusant tout net ces propositions farfelues de ces «djeunes». Ecoutez jusqu'au bout, analysez et positionnez-vous par rapport à l'idée et à la stratégie de l'entreprise et non au profil de la personne qui l'a émise. Et si vous étiez un acteur du changement ? Le changement fait peur, et il est encore plus ressenti comme une menace quand il émane de «l'autre». Alors, si vous inversiez la tendance en étant vous-même «l'agitateur d'idées numéro 1» de l'entreprise ? Tel un rouleau compresseur, le changement ne s'arrête pas, et c'est donc la raison pour laquelle il vaut mieux monter dans la cabine plutôt que de s'épuiser à vouloir l'arrêter : la vue y est bien plus belle et c'est au niveau du volant que nous pouvons réellement impacter sa trajectoire. Alors, multipliez les échanges avec ces «djeunes», vous aurez certainement ainsi l'occasion d'ouvrir de nouvelles fenêtres, d'envisager de nouvelles perspectives qui, alliées à votre expérience, devraient faire de vous l'un des meilleurs pilotes du changement de l'entreprise ! n