L'essentiel des actes délictueux est effectué avec les cartes étrangères. Les affaires concernant les cartes marocaines sont des opérations effectuées par un proche du propriétaire sans autorisation. L'authentification 3D Secure sera généralisée avant la fin de l'année. Le Maroc est très peu concerné par la fraude à la carte bancaire. Tel est en tout cas le constat sans détour que fait le Centre monétique interbancaire (CMI), qui refuse toutefois de communiquer les statistiques contrairement à son habitude. Rien non plus du côté de Bank Al-Maghrib. Tout au plus, le CMI se livre-t-il à quelques commentaires. «On peut tout au plus parler de tentatives de fraude que de fraude réelle par Internet. Les tentatives qui réussissent à passer sont en effet très vite désamorcées par l'annulation des transactions», précise Ismaïl Bellali, DGA du CMI. Ce qui revient à dire que le site marchand sur lequel est passée la commande frauduleuse est alerté à temps pour ne pas livrer les marchandises ou pour empêcher au mauvais client de bénéficier du service. Les quelques cas recensés en 2012 concernent par exemple un jeune qui «emprunte» la carte de son père pour effectuer quelques achats, ou un conjoint qui utilise celle de son partenaire sans le «prévenir». Dans ces cas-là, la «victime pense évidemment tout de suite au pire et effectue réclamation sur réclamation à sa banque, au site marchand, au CMI, à Maroc Télécommerce, et même parfois à la police, mais dès que les choses commencent à devenir sérieuses, tout ce beau monde se réconcilie comme par magie», commente le DGA du CMI. Les cartes étrangères sont les plus touchées En 2011, le taux de fraude à la carte bancaire -tous types confondus- s'était établi à 0,07% du volume global des transactions, d'après les chiffres rendus publics à l'époque par le CMI. Les cartes étrangères sont les plus touchées et certaines affaires rapidement élucidées. «Quelques arrestations ont bien eu lieu en 2012. Il s'agissait d'étrangers vivant au Maroc qui utilisaient des données de cartes étrangères dérobées pour acheter sur des sites marchands des articles informatiques ou électroniques facilement revendables. En début d'année, c'est un serveur d'un bar à Marrakech qui a été arrêté suite à l'utilisation des données des cartes bancaires des clients de l'établissement», explique M. Bellali. Même si les risques sont limités, les parties concernées préfèrent prendre les devants. «Le CMI, Maroc Télécommerce et les banques ont convenu de généraliser avant la fin de l'année l'authentification 3D Secure au moment du paiement en ligne. La BCP et le Crédit du Maroc utilisent déjà ce système. Ce sera bientôt au tour du CIH, les autres banques suivront dans quelques semaines», assure M. Bellali. Avec cette technologie, le porteur de carte qui désire effectuer un paiement via internet sera invité à saisir un code confidentiel convenu avec sa banque, en plus des informations habituelles.