Le Maroc s'en sort mieux que la Turquie et la Tunisie dont les exportations ont reculé. La confection a augmenté de 2.8% alors que la maille recule de 2.4%. L'activité est en baisse sur le marché local. Les industriels du textile sont quelque peu soulagés. La valeur des exportations s'est établie à 28,5 milliards de DH en 2012, soit presque le même niveau qu'en 2011 (28,6 milliards). «C'est une bonne performance eu égard à la conjoncture qui prévaut dans les pays européens. On peut dire que le Maroc a tiré son épingle du jeu, comparativement à ses concurrents, en l'occurrence la Turquie et la Tunisie, qui ont enregistré des baisses respectives de 4% et 13%», dit-on à l'Association marocaine des industries du textile et de l'habillement (AMITH). Le secteur atteignait certes les 30 milliards de DH il y a quelques années, mais ce chiffre incluait les coiffes pour sièges d'automobiles d'une valeur de 2 milliards que l'Office des changes ne comptabilise plus dans les exportations de textiles depuis deux ans. En 2012, la confection a totalisé 18,9 milliards, en progression de 2,8%. Le chiffre d'affaires de la maille s'est, lui, déprécié de 2,4%, à 7,5 milliards de DH. Les exportations de textile de maison, les textiles techniques ainsi que d'autres produits divers ont dégagé 2 milliards de DH. Les marchés français et espagnol restent les principaux débouchés. Les exportateurs se disent donc satisfaits de cette performance tout en précisant que leurs unités tournent au ralenti depuis le début de l'année. Mais cela ne les inquiète pas outre mesure du fait de l'intersaison et de la période des soldes. Hausse des impayés sur le marché local Sur le marché local, l'année 2012 a été moins bonne. Les ventes ont régressé de 15 à 20% par rapport à la même période de 2011. L'essoufflement s'est déclenché après l'Aid Al Adha. Ce constat est établi par les commerçants de gros, de semi-gros ainsi que par les enseignes et franchises locales. La baisse de la consommation s'expliquerait, selon l'AMITH, par l'endettement des ménages et le manque de liquidités. Il est indiqué que ce tassement de l'activité s'est traduit par une hausse des impayés et un rallongement des délais de paiement. Ce qui complique la gestion quotidienne des affaires. Selon les industriels, la nouvelle loi sur les délais de paiement n'arrangera pas les distributeurs qui s'approvisionnent auprès de fournisseurs locaux. Les exigences de la loi ne peuvent être respectées dans la présente conjoncture alors que les filières informelles peuvent accorder des délais allant jusqu'à 150 voire 180 jours ! La solution préconisée par l'AMITH serait d'accompagner cette loi par une obligation d'émettre des effets normalisés.