La confection et la maille se sont bien comportées, les exportations sont plutôt bridées par le textile automobile et les intrants, tissus et fils. La demande étrangère devrait évoluer favorablement en septembre et octobre; au-delà , pas de visibilité. Le secteur textile résiste bien à la crise. Alors qu'elle était de l'ordre de 18% en janvier 2009 par rapport au même mois de l'année précédente, et n'avait pas montré de signes d'évolution positive à l'issue du premier trimestre, la baisse des exportations des produits textiles a été ramenée autour de 2,5% au terme des sept premiers mois, selon les estimations des industriels qui avaient déjà enregistré des mois d'avril et mai satisfaisants. Les dernières statistiques de l'Office des changes révèlent même une meilleure situation. En effet, si l'on tient compte uniquement des vêtements confectionnés et des articles de bonneterie, principaux produits à l'export dont les chiffres sont publiés par l'office, le recul n'est que de 1,7 %, à 15,88 milliards de DH. Les actions de promotion sur le marché italien ont porté leurs fruits Les industriels, toujours prudents, se réjouissent de cette petite amélioration qui concerne aussi bien la confection que la maille. Ces deux filières ont enregistré une baisse respective de 2% et de 1% par rapport à la même période de l'année dernière. En revanche, les exportations d'intrants (tissus et fils) ont chuté de 13,7%. «Une telle évolution est tout à fait justifiée dans la mesure où cette rubrique concerne aussi le textile automobile dont la demande a fortement baissé en raison de la crise du secteur automobile», explique-t-on à l'Association marocaine des industries du textile et de l'habillement (Amith). Ce recul est accentué par celui du linge de maison qui n'arrive pas à percer sur les marchés étrangers. Plus significatif, avec 17,5 milliards de DH contre 18 milliards pour la même période en 2008, les exportations textiles ont enregistré une évolution positive sur les marchés espagnol, français, italien et allemand. Par contre, sur le marché britannique, la baisse se poursuit et atteint 21 % au 31 juillet. L'évolution sur le marché italien, 4,7%, est, selon les professionnels, un fait marquant puisque l'Italie devient ainsi le quatrième client du Maroc après avoir occupé, durant ces dernières années, le 8e rang. La visibilité reste limitée Ces performances, est-il souligné, sont le fruit des actions de promotions qui se sont intensifiées. Outre les initiatives individuelles des entreprises, l'Amith a organisé, depuis le début de l'année, plus d'une dizaine de missions sur ce marché. Ce qui a abouti à la signature de contrats avec de grands groupes locaux comme Motivi, Max Mara ou encore Diesel. Sur l'Espagne, en dépit de la mauvaise conjoncture, les exportations marocaines ont évolué grâce, dit-on à l'Amith, aux commandes du groupe Inditex qui entend faire du Maroc sa principale zone de sourcing. D'ailleurs, le groupe espagnol doit incessamment ouvrir ses bureaux à Tanger. Sur le marché allemand, les exportations textiles se sont aussi bien comportées puisqu'elles ont augmenté de 3,6 % malgré la mise en redressement des grands donneurs d'ordre allemands. Il faut dire que la faillite de ces groupes a été compensée par l'arrivée de nouveaux clients qui ont placé plusieurs commandes auprès des industriels marocains. Partant de ces statistiques, les industriels, dont l'activité a été florissante au cours du mois d'août écoulé, prévoient une bonne évolution des exportations en septembre. Cependant, ils persistent à dire que «la visibilité est toujours courte et personne ne peut faire de pronostics au-delà du mois d'octobre». Ils ajoutent que peu d'industriels ont aujourd'hui obtenu des intentions de commandes de leurs clients. Toutefois, à l'Amith, on demeure optimiste et l'on tient à préciser que le Maroc revient de loin par rapport au début de l'année et les exportateurs ont réussi à tirer leur épingle du jeu par rapport à leurs concurrents tunisiens et turcs. La Tunisie et la Turquie enregistrent actuellement une baisse cumulée respective de 14 et 16 %. Pour la Turquie, le recul s'explique par la crise du marché britannique qui, après avoir marqué un grand boom, connaît aujourd'hui des jours difficiles. Quant à la Tunisie, certains observateurs lient la baisse à la délocalisation de plusieurs groupes étrangers implantés en partenariat avec des tunisiens.