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L'épargne des Marocains ? 2 668 DH en moyenne et elle est en baisse !
Publié dans La Vie éco le 29 - 06 - 2012

Les Marocains ont consacré, en 2010, 87.3% de leur revenu à la consommation qui augmente plus rapidement que les revenus. Plus les revenus sont importants, plus l'épargne, en proportion, est significative. L'Epargne de l'Etat a été négative en 2011.
On le sait, c'est la consommation finale intérieure, celle des ménages en particulier qui contribue fortement à la progression du PIB. D'ailleurs, la consommation des ménages, en 2011, pèse pour 54,5% de la richesse nationale. Mais l'envers de la médaille est que, ce faisant, ce qui est resté disponible pour épargne, ce qui n'est pas dépensé, baisse à la fois en proportion du PIB et en valeur absolue. En 2010 (dernier chiffre disponible sur la ventilation de l'épargne nationale par secteur), l'épargne des ménages s'élevait à 86,45 milliards de DH. Le Maroc comptant environ 6,6 millions de ménages, chacun d'entre eux dispose donc d'une épargne moyenne de 13 000 DH. Par tête d'habitant (sur la base d'une population estimée à 32,4 millions de personnes), chaque Marocain avait donc, à fin 2010, une épargne moyenne de 2 668 DH. Ces chiffres, il faut le dire, sont des moyennes arithmétiques qui donnent juste une idée sur le sujet.
Qu'en est-il en 2011 ? La ventilation de l'épargne par agent économique n'est pas encore disponible, mais on sait déjà qu'en raison d'une croissance de la consommation finale (celles des ménages et des administrations publiques) bien plus forte (+8,4%) que celle du PIB, qui a crû de 5% -en nominal et en terme réel à la fois, l'inflation étant nulle-, l'épargne nationale brute a baissé d'un peu plus de 9,4 milliards de DH par rapport à 2010 : 223,95 milliards de DH, au lieu de 233,34 milliards. Cela représente 28% du PIB, soit 2,8 points de moins que l'exercice précédent. En parallèle, l'investissement, lui, a augmenté en valeur de près de 21 milliards de DH, en s'établissant à 288,56 milliards de DH. Par rapport au PIB, le taux d'investissement était de 36% au lieu de 35,1% en 2010.
Ainsi, 8 points séparent les niveaux d'investissement et d'épargne, ce qui représente un besoin de financement (de l'économie) de 64,6 milliards de DH, au lieu de 34,3 milliards de DH un an auparavant.
L'état des comptes extérieurs est directement responsable de cette situation. En 2011, malgré la hausse des envois des MRE de 7,8%, les revenus extérieurs nets, globalement, ont baissé de 0,4%. Surtout, le solde des transactions courantes de la balance des paiements, en raison d'un solde commercial structurellement déficitaire, a vu son déficit s'aggraver en atteignant 8% du PIB (-64,6 milliards) au lieu d'un déficit de 4,5% en 2010 (-34,3 milliards de DH).
Une forte propension à la consommation favorisée par le démantèlement douanier
Le resserrement des liquidités dans le système bancaire, obligeant la banque centrale à des interventions de plus en plus fortes, en est l'illustration parfaite. La situation n'est pas vraiment nouvelle, puisque le croisement des courbes d'investissement et d'épargne est apparu en 2007 (voir graphe). Mais c'est le fait qu'elle dure et, surtout, s'aggrave qui interpelle.
Dans cette équation épargne/investissement, ce qui est en cause ce n'est évidemment pas le rythme et le niveau élevé de l'investissement, en particulier depuis 2007, mais la consommation, favorisée par le démantèlement douanier et, en partie, par l'amélioration des revenus obtenue dans le cadre du dialogue social notamment. Il se trouve que les revenus, même améliorés, ne permettent pas une épargne plus importante une fois les besoins de consommation satisfaits.
Ce constat général cache toutefois des différences selon qu'il s'agisse de l'épargne des ménages, des entreprises (financières et non financières) ou encore des administrations publiques.
La ventilation de l'épargne par secteurs institutionnels montre en effet que ce sont les ménages, après les sociétés non financières, qui épargnent le plus : 86,45 milliards de DH en 2010, soit 38,6% de l'épargne totale. Surtout, les ménages, une fois qu'ils ont financé leurs investissements (dans l'immobilier principalement), dégagent une capacité de financement qui était de 7,8 milliards de DH.
L'épargne des entreprises est importante mais ne couvre pas leur besoin d'investissement
Les sociétés non financières, elles, ont certes une épargne plus importante (95,5 milliards), mais qui reste tout de même insuffisante pour couvrir leur investissement. C'est pourquoi, leur compte, dans la comptabilité nationale, dégage un besoin de financement important : 54,2 milliards de DH en 2010. L'exercice précédent, le besoin de financement était encore plus élevé : 70,65 milliards de DH. Les entreprises (non financières) sont donc, globalement, fortement endettées.
Ce n'est pas le cas des sociétés financières : avec 17,7 milliards de DH d'épargne, elles ont dégagé en 2010 une capacité de financement de 10,2 milliards. Les administrations publiques, quant à elles, ont réalisé un niveau d'épargne de 33,7 milliards de DH (soit 15% de l'épargne totale), mais ceci est surtout le fait des collectivités locales, dont on a déjà, à plusieurs reprises, souligné ici même (Voir Article, excédent des communes) le manque d'expertise et/ou de projets pour l'exécution de leur budget. L'administration centrale, elle, réalise depuis quelque temps des déficits, en terme de solde ordinaire.
En fait, les deux secteurs institutionnels qui devraient améliorer leur épargne, ce sont surtout les ménages et les administrations publiques. Mais comment ? Si les ménages consomment moins pour épargner, la croissance, qui en dépend grandement, accuserait le coup. A ceci près que cette consommation est dans une assez large mesure (près de 40%) satisfaite par les importations, ce qui crée les problèmes que l'on sait de déficit de la balance commerciale et de baisse drastique des devises.
En réalité, si les ménages ont une propension à consommer, c'est parce que leurs revenus n'augmentent pas suffisamment. C'est bien connu des économistes, ceux qui consacrent l'essentiel de leurs revenus à la consommation, ce sont précisément les ménages à faibles revenus. Et ceux-ci, on le sait, sont majoritaires au Maroc. L'observation des données de la comptabilité nationale permet de corroborer ce constat : 83,7% (soit 437,55 milliards de DH) du revenu disponible des ménages en 2010 a été destiné à la consommation. Les 16,3% qui restent (soit 86,45 milliards) constituant leur épargne. Cette même année, la consommation des ménages a augmenté à un rythme beaucoup plus élevé (+7,4%) que le revenu national brut disponible (+4,8%) ; la modération de la hausse du revenu national s'expliquant, comme déjà signalé, par la baisse des revenus nets reçus de l'extérieur.
Au total, la faiblesse de l'épargne des ménages procède à la fois du niveau de leurs revenus, d'un côté, et de la disponibilité des produits à des prix abordables, en raison des baisses des tarifs douaniers et du soutien par l'Etat des produits de première nécessité, de l'autre côté.
Le facteur démographique, sous toutes réserves, peut jouer sur l'épargne : c'est la théorie du cycle de vie suivant laquelle on s'endette quand on est jeune, on épargne au cours de la vie active et on désépargne à la retraite. Or, le Maroc a une population jeune, qui a donc tendance plutôt à consommer qu'à épargner.
Généralement, une quatrième raison est avancée pour expliquer la faiblesse de l'épargne : le peu d'attractivité des produits d'épargne existants, en particulier ceux s'adressant à la petite épargne. Enfin, il faut le signaler, l'épargne extérieure (transferts des MRE, investissements étrangers…), qui a suivi un mouvement haussier depuis au moins 1998, atteignant jusqu'à 27% de l'épargne nationale en 2007, connaît un repli depuis 2008 avec l'avènement de la crise financière puis économique internationale. Du coup, l'épargne nationale se résumerait finalement à l'épargne intérieure.


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