Séisme d'Al Haouz : Bilan actualisé du programme de reconstruction    Le Sénégal adopte de nouvelles mesures pour moderniser l'état civil    Le libre-échange stimulera l'économie africaine    Turquie. Le principal rival d'Erdogan en prison    Belgique : Ayoub Gretaa rafle le Prix d'Interprétation au Love International Film Festival de Mons    Tétouan : Le Festival de Cinéma Méditerranéen célèbre ses 30 ans et dévoile les membres des jurys    Afrobeat International 2025 : Rendez-vous à Ouagadougou    Le Kazakhstan va accueillir une semaine commerciale dédiée au Maroc, selon l'Asmex    Composants automobiles : Huawei Technology et Wanan Technology établissent une unité de production au Maroc, 30 millions d'euros engagés    Nador West Med : la BERD injecte 110 millions d'euros    Développement durable : OCP met en avant l'autonomisation des femmes rurales à l'ONU    Fusion : le Maroc valide l'OPA de BBVA sur Sabadell    Le Maroc et le Cameroun renforcent la coopération militaire par un nouvel accord incluant des exercices conjoints    Hilale plaide à New York pour un Moyen-Orient exempt d'armes de destruction massive    Crashs d'avions en Algérie : Défaillance des équipements ou luttes en coulisses ?    65 % des Français estiment que la France manque de courage et de fermeté dans sa gestion avec le régime algérien    Julien El Mesbahi : Officiellement lionceau de l'Atlas    Elim CdM 2026 : Talbi et Nadir s'expriment sur leur première convocation avec l'EN    Espanyol : Omar El Hilali a remporté le plus de tacles cette saison en Liga    Aya Gold & Silver : l'expansion de la mine de Zgounder achevée à 99 %, une production réévaluée entre 1,6 et 1,8 million d'onces d'argent pour l'année 2025    Bassin de Sebou : plus de 600 millions de dirhams pour lutter contre la pollution de l'eau    Tétouan : saisie de 94 728 comprimés stupéfiants et démantèlement d'un réseau criminel    Les prévisions du jeudi 20 mars    Santé infantile : l'ACPP recommande Dalaa    Cosumar : Le chiffre d'affaires fait du surplace, les bénéfices en baisse    AGR : Vers un taux directeur d'équilibre de 2% en 2025    Aéroport Mohammed V : 15 milliards de DH pour la construction d'un nouveau terminal    Comediablanca : Hanane El Fadili et Roman Frayssinet en tête d'affiche pour le 2e acte!    Errachidia : Plus de 200 bénéficiaires d'une caravane médicale de chirurgie de la cataracte    «Oiseaux du Mexique» : une exposition inédite au musée Yves Saint Laurent Marrakech (PHOTOS)    Interview avec l'ambassadrice du Kazakhstan, Saulekul Sailaukyzy : « Nous envisageons de créer un hub de blé kazakh au Maroc »    (Q) CDM 26. Zone Afrique: Les Lions Indomptables passent la nuit dans l'aéroport de transit vers Johannesbourg !    Wydad-Raja : Le Complexe sportif Mohammed V accueillera le derby le 12 avril    Un Sukhoi Su-30 de l'armée de l'air algérienne s'écrase, un lieutenant-colonel trouve la mort    Les Etats-Unis imposent de nouvelles restrictions de visa pour les citoyens de 43 pays    Séisme d'Al-Haouz: la situation du programme de reconstruction    Réunion ministérielle, sous Présidence marocaine, du CPS-UA sur "L'intelligence artificielle et son impact sur la paix, la sécurité et la gouvernance en Afrique"    Journal Argarica espagnol : Découverte d'une écriture en tifinagh berbère dans la province d'Alméria, Espagne    Le Suisse Label STEP élargit son réseau de partenaires au Maroc pour promouvoir un artisanat du tapis équitable et durable    L'extrême gauche demande à l'Espagne de combler le retrait de l'USAID pour le Polisario    Swing Solidario: Un torneo de golf para ofrecer una escuela a los niños de Al Haouz    El FMI libera 496 millones de dólares para Marruecos    Camouflet pour Alger : la justice française refuse l'extradition d'Abdesselam Bouchouareb    CPS : Le Maroc insiste sur l'accompagnement des pays en transition pour accélérer leur retour à l'UA    SM le Roi félicite la boxeuse Widad Bertal, sacrée championne du monde    FRMF: L'arbitre international Ismail El Fath chargé du développement de l'arbitrage marocain    FRMF : l'arbitre international Ismaïl El Fath chargé du développement de l'arbitrage marocain    Le Festival de Cinéma Méditerranéen de Tétouan célèbre ses 30 ans et dévoile les membres des jurys    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Les saisies de comptes bancaires par l'Administration pleuvent !
Publié dans La Vie éco le 25 - 05 - 2012

Les Avis à tiers détenteurs ont plus que doublé en 2011 et ne cessent de croître depuis début 2012. Les tensions budgétaires poussent l'Administration fiscale à user de ce moyen pour rentrer plus rapidement dans ses fonds. Banquiers, juristes et entreprises critiquent une systématisation de cette procédure qui ne doit être utilisée qu'en dernier recours.
Avis à tiers détenteur (ATD). Depuis quel-ques mois, ce véhicule qui permet à un comptable public (impôts ou autre administration) de recouvrer des créances auprès de débiteurs indélicats est devenu la hantise de tout détenteur de compte bancaire. Concrètement, l'ATD habilite le recouvreur public à faire bloquer par la banque les comptes des débiteurs et à saisir les sommes qui s'y trouvent, ainsi que celles qui viendraient à y être déposées ultérieurement, en remboursement des montants à recouvrer.
En 2011, le nombre d'ATD émis par l'administration a plus que doublé et le recours à cette procédure ne cesse de croître depuis le début de l'année, d'après les témoignages recueillis par La Vie éco auprès de particuliers et d'entreprises clients de banques. Avant cette montée en régime, les avis présentés aux banques par les comptables publics de la Trésorerie générale du Royaume (TGR), la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) ou encore la Direction générale des impôts (DGI) pouvaient atteindre, bon an mal an, des dizaines de milliers. A présent les professionnels évoquent un volume de plusieurs dizaines de milliers par mois.
Cette intensification des émissions d'ATD est à lier à la dématérialisation de cette procédure depuis 2010. L'un des apports de ce processus qui est toujours en phase de généralisation porte sur la réduction des délais de traitement, ramenés à 48 heures au lieu d'une semaine en moyenne auparavant. Mais surtout, l'intensification des ATD répond à la montée des créances dues à l'administration, rapportée par plusieurs sources auprès des Finances. Par exemple, le reste à recouvrer s'élève à 4 milliards de DH au titre des droits de douane et à 20 milliards au titre des impôts et taxes assimilés. En multipliant les émissions d'ATD, l'administration accélère donc ses recouvrements, ce qui paraît d'autant plus légitime dans un contexte budgétaire tendu.
Cependant, plusieurs personnes trouvent à y redire. «Ce qui est critiquable dans la situation actuelle, c'est la systématisation de l'usage des ATD alors que cette procédure ne doit être lancée qu'en dernier recours pour des montants conséquents dus par des mauvais payeurs notoires», affirme un banquier. «Le code de recouvrement des créances publiques (Ndlr : réglementation régissant les ATD) prévoit un ensemble de diligences avant d'en venir aux ATD. Même les banques offrent aux recouvreurs publics une panoplie de solutions intermédiaires tels que la mise en séquestre ou encore l'émission de caution bancaire», confirme un juriste. Faut-il reprocher à l'administration son choix de la facilité par le recours systématique à une procédure qui permet d'obtenir des résultats très rapidement ?

Les conditions de forme ne sont pas respectées
En tout cas, le fait que les ATD deviennent la règle n'est pas sans créer des distorsions très dommageables pour les détenteurs des comptes saisis. Une carte de crédit gelée, des comptes asséchés, des chéquiers inutilisables, des dépôts et des virements compromis et c'est toute l'activité d'une entreprise qui se trouve perturbée en un clin d'œil. Cela peut même donner lieu à des situations très alambiquées lorsqu'on sait, selon les témoignages concordants de banquiers, que les comptables recouvreurs en sont même arrivés à émettre des ATD sur des facilités de caisse ou encore des comptes de dépôts à terme (DAT) !
Les particuliers, non plus, ne sont pas épargnés. «Plusieurs de nos clients ont fait systématiquement l'objet d'ATD au titre d'un avis fiscal qu'ils n'ont pas reçu en raison de problèmes d'acheminement du courrier», témoigne un directeur de réseau. «Un particulier qui émet un chèque et qui fait entretemps l'objet d'un ATD qui assèche son compte bancaire pourrait se retrouver en prison pour chèque sans provision», s'alarme un juriste. Une issue d'autant plus envisageable que le détenteur du compte faisant l'objet d'un ATD n'est généralement informé qu'en fin de parcours, c'est-à-dire après l'exécution de la requête de l'administration, selon des professionnels.
En effet, en pratique, le client n'a de moyen de prendre connaissance de l'ATD qu'en bout de chaîne lorsqu'il consulte son relevé de compte bancaire. L'occasion de constater que l'ATD génère aussi des frais bancaires à sa charge…. Plus frustrant encore, «une fois les fonds ponctionnés, le contribuable n'a plus aucun moyen de contester les saisies opérées», selon un juriste. Passons encore sur les cas rapportés par les professionnels de particuliers frappés d'ATD au titre de sommes dues par des membres vivants de leurs familles.
Et ce n'est pas tout. Un banquier affirme que les conditions de forme entourant les émissions des avis ne sont pas respectées. «Les avis reçus par les banques ne sont pas accompagnés des avis d'imposition qui doivent appuyer le contenu des ATD», souligne un professionnel. «La faute à la loi qui n'en fait pas l'obligation explicite», justifie un juriste. En clair, la banque est obligée de croire l'émetteur de l'avis sur parole sachant qu'elle est dans l'incapacité d'authentifier sa signature en l'absence d'un registre de signatures des recouvreurs publics.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.