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Faut-il s'inquiéter des discordes au sein de la majorité ?
Publié dans La Vie éco le 30 - 03 - 2012

PJD, Istiqlal et PPS se livrent à des escarmouches continuelles. La tension est montée d'un cran ces derniers jours. L'Istiqlal n'a toujours pas digéré la publication par A. Rebbah de la liste des détenteurs d'agréments.
La majorité se déchire publiquement. C'est le cas de le dire, puisque depuis quelques jours les réunions au sein des organes des partis aussi bien que la presse, sont devenus un champ de tir croisé entre les quatre formations de la majorité. Malgré ses déclarations fort apaisantes, le chef du gouvernement n'a pas réussi à atténuer l'expression des divergences entres ses composantes. «La majorité gouvernementale va continuer à être cohérente et à travailler dans le sérieux et dans un climat confortable et fraternel», a-t-il déclaré, le 18 mars devant les groupes de la majorité au Parlement. «Ce ne sont que des paroles, la réalité est autre», assène, tout de go le député et membre du comité exécutif de l'Istiqlal, Abdelkader El Kihel.
Abdelilah Benkirane s'est voulu rassurant, mais la réaction de ses partenaires juste après cette déclaration rassure moins. Abdellah Bakkali, député de l'Istiqlal, éditorialiste d'Al Alam, porte-parole du même parti, signe le 21 mars, trois jours après la réunion, une mise au point. Il soulève par la même occasion la relation problématique entre le gouvernement et les groupes parlementaires de la majorité, affirmant que «l'un des ministres [NDLR : Mustapha El Khalfi, ministre de la communication et porte-parole du gouvernement] a présenté une image qui n'est pas précise et pas saine non plus ; elle laisse entendre que les groupes de la majorité sont une annexe du gouvernement et qu'ils reçoivent de lui des instructions… Ceci, et j'en suis sûr, ne devrait pas plaire aux députés».
Pour comprendre cet avertissement, il faut revenir quelques jours en arrière, le 10 mars plus exactement. Mustapha El Khalfi annonce la suppression de la taxe sur la promotion du paysage audiovisuel, perçue sur les factures d'électricité pour les familles consommant plus de 200 kWh. L'initiative a été saluée en son temps, sauf que, et c'est là le hic, cette mesure n'a pas été inscrite dans le projet de Loi de finances. L'Istiqlal ne rate pas l'occasion de mettre cette initiative sur la liste, qui ne cesse de s'allonger de jour en jour, de «déclarations hâtives et non concertées de certains membres du gouvernement». N'empêche qu'il fallait rattraper la situation. Aussi, le gouvernement compte-t-il sur les groupes de la majorité pour présenter un amendement du projet de Loi de finances en ce sens. Mais ce n'est pas seulement cela. «C'est nous, au groupe parlementaire de l'Istiqlal, qui avons saisi les premiers et par écrit le chef du gouvernement pour abolir cette taxe. Le ministre de la communication a tiré seul les bénéfices de son annonce», soutient Abdelkader El Kihel. «Assez de déclarations ! Si le gouvernement a quelque chose de concret à présenter, qu'il le fasse. Tout cela n'est qu'une preuve de manque d'expérience de la part de certains membres du gouvernement. Certains n'arrivent toujours pas à faire la différence entre le gouvernement et l'opposition. A moins que ce ne soit une campagne prématurée en perspective des élections communales», affirme ce proche de Hamid Chabat, lui-même auteur de plusieurs sorties contre le PJD et son gouvernement. La dernière initiative, pour le moins inattendue, du trublion maire de Fès, est le retrait de son syndicat, l'UGTM, du dialogue social dont la première réunion a été tenue le 14 mars.
Prises de bec sur fond électoral
En somme, le mot est donc lâché. Et si ces bisbilles s'inscrivaient dans le cadre d'une course électorale de première importance ? «(Au gouvernement), il n'y a pas de vision construite sur une approche responsable. On mène campagne (électorale) en oubliant la réalité. Or, la surenchère politique n'aboutit jamais à des résultats constructifs», ajoute M. El Kihel.
Il n'est un secret pour personne que le PJD entend (légitimement d'ailleurs) continuer sur sa montée électorale et rafler la première place aux élections communales. Le parti vise d'abord la gestion des grandes villes, véritable réservoir de voix électorales pour 2016 et, dans un avenir immédiat, une place confortable dans la deuxième Chambre. Le PJD ne compte aujourd'hui que trois élus, tous de l'UNTM, dans cette Chambre. Très loin du compte pour former un groupe. Il lui faut une majorité confortable à la deuxième Chambre pour éviter les blocages au Parlement.
En même temps, certains responsables du parti, le député Abdellah Bouanou en l'occurrence, remettent à l'ordre du jour une vieille revendication du PJD : soustraire, ne serait-ce qu'en partie, l'organisation des élections de l'emprise du ministère de l'intérieur. Aujourd'hui à plus forte raison, puisqu'à la tête de ce département se trouve un politique : Mohand Laenser du Mouvement populaire.
Le MP se sent-il visé par ce genre de sorties ? «Les déclarations de A. Bouanou ne sortent pas du cadre individuel. Ce n'est pas une position prise par le parti. Il ne s'agit donc pas de position officielle», tempère Mohamed Ouzzine, ministre MP de la jeunesse et des sports.
Tout va pour le mieux pour le MP… malgré tout
Ce n'est pas la première fois que le MP est visé par ses collègues du gouvernement. Le ministre de la justice et des libertés, Mustapha Ramid, s'en est pris ouvertement, devant des manifestants rassemblés devant son département, à son homologue de l'intérieur à cause de ses interventions jugées musclées pour disperser les manifestations et occupations des établissements publics qui se sont multipliés ces derniers mois. «Cela alors qu'il sait pertinemment que l'ordre donné aux autorités de se montrer ferme face à ces manifestations vient d'Abdelilah Benkirane», note Abdelkader El Kihel. «Il faut avoir le courage de le dire, si Mohand Laenser outrepasse les directives du gouvernement, que le chef du gouvernement ait le courage de le congédier. La Constitution lui en donne tout le pouvoir», ajoute ce député de l'Istiqlal.
Là encore, le ministre MP, Mohamed Ouzzine, tient à minimiser la portée de ces propos. «Rien de tout ce qu'on peut lire ou entendre à propos des différends au sein de la majorité n'est réel. Et si jamais il y a un problème, nous tenterons de le résoudre au conseil du gouvernement et dans le cadre de la majorité. Nous sommes liés par une charte et nous avons confiance les uns en les autres. Tout ce qui ne cadre pas avec cette charte n'est que paroles en l'air. Et si jamais on prête attention à ce genre de déclarations, on risque de finir dans la crise», prévient-il. Le MP fait donc le dos rond et poursuit son bonhomme de chemin. Jusqu'à quand ? Car comme le soutient la députée et ancien ministre PPS, Nezha Skalli, «c'est normal que dans un gouvernement aussi hétérogène qu'il y ait des divergences». En d'autres termes, c'est la nature même de la majorité qui ouvre fatalement la voie à la discorde. En plus d'être formée par quatre partis à idéologies diamétralement opposées, y cohabitent en même temps la majorité et l'opposition d'hier. Ce qui ne manque pas de soulever, et c'est d'ailleurs déjà fait, des dissonances entre ses deux principales composantes, l'Istiqlal et le PJD.
Ainsi, l'Istiqlal, meneur de la majorité sortante, veille à ne pas entacher son précédent mandat. Toute initiative en ce sens serait considérée comme une attaque contre lui. La publication, au début de ce mois, par l'actuel ministre de l'équipement et des transports de la liste des détenteurs des agréments de transport routier entre dans ce cadre. L'Istiqlal a d'abord commencé par qualifier l'initiative de populiste, puis a fini par en revendiquer la paternité. «Karim Ghellab avait préparé cette liste ainsi qu'un cadre juridique pour la réforme du secteur. Il attendait que le texte, remis au Secrétariat général du gouvernement soit validé pour rendre publique cette liste», explique Abdelkader El Kihel, reprenant des déclarations déjà faites, en ce sens, par l'ancien ministre de l'équipement. Pour étayer cette thèse, l'organe de presse du parti, Al Alam, se hâte encore une fois de publier, dans son édition du 23 mars, l'intégralité du projet de loi portant réforme du secteur de transport de passagers, datant d'août 2011 déjà. Cela alors que l'actuel ministre planche toujours sur un projet de texte en ce sens.
Mais ce n'est pas tout. Voilà qu'éclate, en effet, une nouvelle polémique, cette fois entre l'Istiqlal et le PPS. Cela concerne le département de la santé. Là encore, le parti de Benabdallah en a eu pour son grade. Cette fois, l'Istiqlal menace de porter l'affaire devant la justice. Et pour cause, le ministre de la santé a diligenté une mission d'inspection dans son département. Une fois le travail fini, celle-ci s'est fendue d'un rapport que le ministre a soumis, selon des fuites de son département, à la Cour des comptes. Le journal de son parti, Bayane Al Yaoum, qui expose l'affaire, insinue que des syndicats auraient été soudoyés par les anciens responsables du ministère pour fermer l'œil sur des cas de prévarication. L'Istiqlal considère cette accusation comme un affront. Pire, «c'est une attaque contre la coalition gouvernementale», s'insurge M. El Kihel. Affaire à suivre…
Pour l'Istiqlal, pas question de lâcher les siens
Bref, et pour compléter le tableau, les même membres de la majorité se livrent à des luttes au relent électoral au niveau local. Le cas le plus emblématique étant celui d'Oujda. Lundi 12 mars, le PJD qui mène l'opposition, en la personne d'Abdelaziz Aftati, député et membre du secrétariat général du parti, n'a pas trouvé mieux que de voter contre le compte administratif de 2011 de la ville dont le maire n'est autre que le député Omar Hejira de l'Istiqlal. Le compte n'est pas passé. «Depuis trois ans, le PJD parle de corruption dans la gestion de la ville. Si des cas de corruption il y a, qu'il les rende publics», écrit Abdellah Bakkali dans son éditorial du 16 mars. Et d'ajouter que l'Istiqlal n'a d'autre choix que de soutenir l'un de ses cadres, le président du conseil de la ville.
C'est pour dire que, alors qu'elle boucle à peine ses 100 jours, la majorité montre déjà des signes de fissures. Quoique ses membres continuent de soutenir que tout cela n'est que l'œuvre des adversaires politiques ou accessoirement des médias. Certes, la charte de la majorité signée en décembre dernier est un garde-fou pour éviter toute division éventuelle. Mais avec la tournure que prennent les sorties et déclarations des responsables des quatre parties de la majorité, qui plus est au tout début de la législature, des affrontements plus sérieux ne sont pas à écarter à l'avenir.


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