Rien ne va plus entre les dirigeants du parti de l'Istiqlal (PI) et la direction du PPS (Parti du progrès et du socialisme). Alliés de longue date dans le cadre de la Koutla démocratique, le PPS et l'Istiqlal semblent devenir de véritables ennemis politiques. Hamid Chabat, le secrétaire général de l'Istiqlal, ne rate plus une occasion pour critiquer le PPS et surtout le secrétaire général du parti, Mohamed Nabil Benabdellah. A l'occasion de la session extraordinaire du conseil régional de Fès-Boulemane de l'Istiqlal samedi dernier, Chabat a tenu un discours particulièrement virulent à l'égard de Benabdellah, l'accusant notamment de «s'immiscer dans le conflit qui oppose le PI au PJD (Parti de la justice et du développement)». De leur côté, les responsables du PPS avaient quelques jours auparavant affirmé que la décision du PI de sortir du gouvernement «est de nature à entraîner le Maroc dans une situation de crise politique». Abdelkader El Kihel, membre du bureau exécutif du PI, explique cette dégradation dans les relations entre son parti et le PPS par les déclarations et les prises de position des dirigeants de ce dernier. «Le PPS est un allié de longue date de l'Istiqlal. Cela dit, nous constatons que ses dirigeants, en particulier son secrétaire général, adoptent des positions et font des déclarations peu compréhensibles vis-à-vis de la dynamique créée au sein de la majorité», souligne-t-il. Et de poursuivre: «A l'Istiqlal, nous savons que ces agissements de la part de la direction du PPS sont destinés uniquement à préserver les acquis de ce parti au sein de la majorité. Des acquis qui sont totalement disproportionnés avec le vrai poids de cette formation». Selon El Kihel, la goutte qui a fait déborder le vase est sans aucun doute le commentaire de Benabdellah concernant les demandes faites par l'Istiqlal «de récupérer des territoires administrés aujourd'hui par l'Algérie, notamment Tindouf». Ainsi, le conflit qui oppose l'Istiqlal au PJD s'élargit aujourd'hui pour toucher également le PPS. Ceci rend les tentatives de préserver la majorité, du moins dans sa configuration actuelle, encore plus périlleuses. Pour rappel, la dernière session du conseil national de l'Istiqlal avait été marquée par la décision de ses membres de quitter le gouvernement. Le PI a par la suite décidé de maintenir ses ministres qui sont au nombre de six dans l'Exécutif en attendant un arbitrage royal sur la question. Depuis l'arrivée de Hamid Chabat à la tête de l'Istiqlal, les relations entre son parti et le PJD sont très difficiles. A noter que le PI est la deuxième puissance parlementaire derrière le PJD avec une soixantaine de députés à la première Chambre.