À l'instar du secteur automobile, premier poste des exportations, le Royaume affiche de grandes ambitions pour l'industrie aéronautique qui a réalisé la plus grande croissance de ses exportations, établie à 21% à fin août 2024. Suivez La Vie éco sur Telegram Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Les grandes avancées du Maroc dans le domaine aéronautique sont indéniables. En 20 ans, le nombre d'entreprises est passé d'une dizaine à 150. Même son de cloche au niveau du chiffre d'affaires sectoriel qui a été multiplié par 35, passant de près de 700 MDH à plus de 23 MMDH en 2023. Le secteur a également réalisé, au cours de cette année, la plus grande croissance de ses exportations, établie à 21% à fin août 2024. La branche à haut contenu technologique dans laquelle le Royaume se distingue à l'échelle internationale présente aujourd'hui un grand potentiel pour rehausser l'employabilité féminine qui reste encore un défi pour le pays. Plus de 40% de la main-d'œuvre du secteur est féminine. L'industrie aéronautique est souvent citée en exemple en matière de promotion de l'employabilité de la gent féminine au Maroc. Autre particularité et non des moindres de la filière : 1 emploi sur 2 dans le secteur, qui affiche en 2023 un taux d'intégration de 42% (contre 17% en 2014), est un poste de travail hautement qualifié, donc bien rémunéré. Cette progression notable a été rappelée par le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, dans son allocution, lors de l'ouverture de la 7e édition du Salon Marrakech Air Show (MAS), mercredi 30 octobre. «Notre pays est devenu l'exportateur principal des pièces de rechange et équipements d'avions au niveau du continent africain», a-t-il affirmé lors de l'évènement international. Ce rendez-vous, devenu incontournable, qui a mis à l'honneur les Emirats arabes unis, se positionne aujourd'hui comme une vitrine technologique par excellence mettant en relief les dernières avancées dans les domaines de l'aéronautique et l'aérospatial civil et militaire. De plus, le MAS, comme l'a indiqué le chef du gouvernement dans son discours, est pour le Royaume comme pour les différents opérateurs internationaux dans ce secteur (Safran, Airbus, Boeing, Hexcel...) une opportunité pour tisser de nouveaux partenariats d'affaires. Au-delà des multiples aspects positifs relatifs au MAS, qui a enregistré la participation de délégations issues de 75 pays, Ryad Mezzour a indiqué dans son allocution la prochaine étape pour le secteur, tout en renseignant sur certains objectifs à atteindre d'ici 2030. Doubler les emplois d'ici 2030 Avec huit écosystèmes intégrés, dont l'assemblage, l'ingénierie, l'entretien, le câblage électrique et le moteur et ses composants, la branche aéronautique nationale a pu générer, comme indiqué, près de 24.000 postes. Le Maroc ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. D'ailleurs, le ministre de l'Industrie et du commerce a révélé lors de son intervention que l'un des principaux objectifs est de doubler le nombre d'emplois du secteur d'ici 2030. Ce qui passe à l'évidence par l'amélioration de l'attractivité de la filière. Pour ce faire, des efforts seront déployés en termes de formation du capital humain. «La capacité d'accueil de l'Institut des métiers de l'aéronautique, qui a déjà formé depuis sa création près de 15.000 lauréats, sera doublée», a assuré le ministre qui n'a pas manqué de souligner la nécessité de développer de nouveaux écosystèmes (décarbonation, industrie aéronautique militaire...). En clair, le principal enjeu au cours des prochaines années est de faire du Maroc un centre d'excellence et de recherche et développement de premier plan au niveau mondial. Un objectif à la portée du Royaume d'autant que les grands majors mondiaux de l'aéronautique (Boeing, Airbus, Safran, Pratt & Whitney, etc.) y opèrent déjà. De plus, le foisonnement récent des conventions impliquant, entre autres, d'une part, le gouvernement et des entités publiques et, d'autre part, Safran, Embraer, Boeing, est de bon augure pour le secteur d'avenir pour le Royaume.