Je pense être un manager «moderne» qui essaye tout du moins d'appliquer certaines valeurs comme le respect, et je fais mon maximum pour responsabiliser et valoriser le personnel. Mais maintenant, je me rends compte que cela ne suffit pas car, à chaque fois, ils m'en demandent plus. Aujourd'hui, ils me demandent même de régler certains problèmes qu'ils ont avec d'autres collègues, alors qu'ils sont suffisamment «grands» pour s'en charger seuls. Le malheur c'est que je dois tout le temps m'occuper de leurs petites histoires ! Et oui, nous pensions que nous devions nous battre contre la concurrence, les clients trop volatils et exigeants et nous nous rendons compte que quelques loups se sont immiscés dans notre propre bergerie : c'est frustrant mais c'est un fait qu'il s'agit de dresser rapidement ! Attendez-vous à de l'ingratitude Nous devons en tant que managers être parfaits ! C'est un constat, absurde, mais les «faits sont têtus». En effet, j'ai souvent pu observer que si nombre de collaborateurs attendent de leur manager de la compréhension et de la souplesse face à certaines de leur baisse de performance ou erreur, l'inverse est rarement vrai. Ainsi, le manager devrait être une personne parfaite, sans aucun défaut et surtout sans aucune faille. Cela est absurde et surtout injuste. Aussi, «blindez-vous» car il ne sert à rien de vous «faire du mal» inutilement. Maturité Votre équipe semble avoir un sérieux problème de maturité et donc d'autonomie. En effet, si à la moindre absence de votre part vous sentez une baisse de motivation c'est qu'elle n'a pas encore trouvé en elle le ressort suffisant pour maintenir son énergie «toute seule». D'autre part, le fait que ce collaborateur attende de vous que vous lui régliez son problème avec son collègue confirme ce problème de maturité. Il est incapable de l'affronter en direct. Alors, il vous «met dans la boucle» et vous verrez qu'il serait bien capable de vous tenir responsable si vous n'intervenez pas. Aussi, à vous de lui expliquer clairement que votre rôle ne consiste pas à le prendre par la main pour régler cette situation mais que c'est bien à lui de le faire : clarifiez les rôles avec fermeté et aidez-le à assumer pleinement son rôle d'adulte responsable qui assume ses opinions et donc ses actes qui doivent en découler. Enfin, mettez chaque collaborateur face à ses responsabilités, rappelez les enjeux, et surtout insistez sur la «raison d'être de leur fonction» et de la vôtre. Apportez une dose d'humanité dans nos relations est indispensable, mais nous devons tous être traités avec équité dans une entreprise : y compris les managers ! Devenez dispensable Vous avez péché par excès de bonne volonté. En vous rendant un maximum disponible, en étant dans une super écoute et une empathie maximale vous avez sans doute pensé qu'ils adopteraient ce même mode de fonctionnement à votre égard. Mais cette évidence n'est pas partagée et vous avez crée une dépendance beaucoup trop forte et émotionnelle avec votre équipe. Aussi, faites en sorte de développer en eux ce goût de l'action en mode «autonomie». Fonctionnez par objectif et ne confondez pas respect, gentillesse et approche humaine avec naïveté. Soyez intransigeant sur leurs capacités à performer de façon autonome. Enfin, n'accordez pas trop d'importance à ces fameux «bruits de couloir» (qui dénotent une nouvelle fois de ce manque de maturité de votre équipe qui n'a trouvé que ce pauvre vecteur de communication), ils sont malheureusement très humains, et surtout quasi inévitables. S'il est bon pour vous d'en être informé, et ce, pour prendre le pouls de votre équipe, il est dangereux de se laisser piloter uniquement par eux. Alors appuyez-vous dans un premier temps sur votre «garde rapprochée», valorisez les réussites «autonomes» avec équité et vous verrez que petit à petit la grande majorité des «brebis égarées» finira par rejoindre l'enclos du bon sens et de la performance !