Le capital a été porté de 110 MDH à 129 MDH avant d'être ramené à 64.5 MDH. Cet apport a servi à apurer les pertes cumulées consécutives à la longue fermeture pour rénovation de l'hôtel, aujourd'hui sous enseigne HUSA. L'ambition du groupe était de disposer de 10 hôtels écologiques et de bien-être très haut de gamme. Après avoir revu à la baisse son ambition initiale de se hisser parmi les principales chaînes hôtelières du Maroc, Saham Hôtels planche désormais sur la bonne marche de son seul actif opérationnel après quatre ans d'existence, à savoir le HUSA Casablanca qui compte plus de 180 chambres pour deux restaurants, un night-club, un spa et des salles de conférence. Le bras armé du groupe Saham dans l'hôtellerie vient de procéder à une restructuration du haut de bilan de Luxor sarl, structure détentrice des murs de l'ex-Holiday Inn Casablanca qui arbore depuis quelques mois l'enseigne HUSA appartenant à la chaîne espagnole éponyme. Aussi, l'actionnaire unique vient-il de porter le capital de cette structure de 110 MDH à 129 MDH avant qu'une réduction de ce dernier ne le ramène à 64,5 MDH par apurement des pertes antérieures. Il faut dire que Luxor ne pouvait que cumuler des pertes au regard de la longue fermeture de l'hôtel pendant plus de deux ans (contre 12 mois prévus initialement), et ce, pour les besoins d'une rénovation ayant généré un besoin de financement conséquent de plus de 120 MDH dans l'optique d'en hisser le standing de 4* vieillissant à un bon 5*. Un projet de développement contrarié par la crise financière internationale L'histoire du groupe Saham avec l'hôtellerie remonte à 2006, dans la foulée du rachat de l'assureur Es-Saada. Dans la corbeille, figurait également l'hôtel urbain Holiday Inn, ex-fleuron de l'hôtellerie casablancaise qui commençait à prendre des rides et à cumuler des pertes. My Hafid Elalamy y voit l'opportunité de se lancer dans le tourisme. Saham Hôtels est ainsi créé et sa direction est confiée à un des rares managers du groupe ayant une solide expérience dans l'hôtellerie, en l'occurrence Rachid Bennouna, ex-DGA d'Accor Gestion Maroc et DG, à l'époque, de Mondial Assistance (autre filiale du groupe Saham). La feuille de route de la nouvelle filiale fut, ni plus ni moins, de construire une nouvelle chaîne hôtelière -une stratégie alors justifiée par le boom immobilier et touristique- qui déclinerait un nouveau concept d'hôtellerie tout en prenant pied dans les principales villes touristiques du Royaume à cette fin. Un projet de 10 hôtels écologiques et de bien-être très haut de gamme à construire en trois ans en partenariat avec le groupe thaïlandais Six Senses a même failli voir le jour. Mais à peine la première étape entamée, à savoir le lancement de la rénovation du Holiday Inn qui était prédestiné initialement à arborer l'enseigne Park Plaza (filiale du groupe Carlton) avant qu'un désaccord en cours de route ne favorise la conclusion avec HUSA, que la crise immobilière éclata. Le groupe Saham qui comptait sur une introduction en bourse record de CNIA après sa fusion avec Es-Saada a dû se suffire d'une valorisation «raisonnable», ce qui l'empêcha de réallouer suffisamment de fonds aux relais de croissance dont Saham Hôtels. Sans compter le nouveau cap africain de Saham Finances (vaisseau amiral du groupe) qui a nécessité à nouveau d'utiliser le levier de la dette et donc de concentrer l'énergie du groupe autour de son métier historique de l'assurance. Il n'en fallait pas plus pour que le projet de développement de Saham Hôtels soit mis en stand by… jusqu'à nouvel ordre. Une autorisation de vente de boissons alcoolisées en stand by En attendant, Saham Hôtels espère, après que les pertes du «démarrage» aient été épongées, que le gestionnaire, HUSA Hôtels, atteindra rapidement un bon taux d'occupation et un bon gross operating profit (excédent brut d'exploitation), indicateur phare dans l'exploitation hôtelière, pour amortir et le poids du remboursement de la dette contractée pour la rénovation et les amortissements (aussi bien la partie résiduelle propre aux mûrs que celle relative aux nouveaux investissements). Une gageure qui n'est pas impossible à tenir, mais qui se trouve pour l'instant contrariée par le non-renouvellement de l'autorisation de servir des boissons alcoolisées depuis la réouverture de l'hôtel. Un simple retard administratif, selon des sources proches du gestionnaire.