L'actif net sous gestion des Organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM) s'élève actuellement à plus de 55 milliards de dollar, a indiqué, mardi à Casablanca, la ministre de l'Economie et des Finances, Nadia Fettah. Suivez La Vie éco sur Telegram "L'industrie marocaine des OPCVM connaît, depuis son lancement en 1995, un essor considérable et joue aujourd'hui un rôle significatif dans le développement du marché financier marocain. Elle compte actuellement 573 OPCVM en activité gérés par une vingtaine de société de gestion avec un actif net s'élève à près de 55 milliards de dollars", a affirmé Mme Fettah lors d'une conférence initiée par l'Association des Sociétés de Gestion et Fonds d'Investissement Marocains (ASFIM). À fin 2022 les OPCVM détiennent 34% de l'encours de bons de trésor (BDT) et 60% de l'encours de la dette privée, a précisé la ministre qui s'exprimait par visioconférence à l'ouverture de cette conférence sous le thème "La gestion d'actifs, vecteur de mobilisation de l'épargne pour un meilleur développement en Afrique". En contribuant au financement des besoins du trésor, a-t-elle soutenu, ces organismes participent au financement des politiques publiques sociales et sectorielles en plus des besoins des agents économiques, favorisant ainsi la canalisation des épargnes vers l'investissement. Elle a, par ailleurs, mis en avant les efforts entrepris par les pouvoirs publics en faveur du segment de gestion des actifs, relevant que marché des capitaux a connu plusieurs réformes structurelles dans le cadre de la vision stratégique du développement intégré préparée en concertation avec l'ensemble des parties prenantes du marché. Et de souligner que parmi ces réformes figure le renforcement de la stabilité financière avec notamment l'octroi de pouvoirs et de moyens d'intervention et de coordination accrus aux autorités de supervision, l'approfondissement du marché des capitaux et la diversification des instruments de financement offerts aux émetteurs et aux investisseurs. Ces réformes visent également à renforcer le positionnement régional et continental du marché des capitaux à travers la création de Casablanca Finance City (CFC) comme place financière à portée continentale, a-t-elle poursuivi. Evoquant le projet de loi sur les OPCVM, Mme Fettah a affirmé que ce nouveau projet de refonte permettra de hisser le dispositif juridique régissant cette industrie aux meilleurs standards internationaux, conformément aux principes de l'Organisation Internationale des Commissions de Valeurs et ce, à travers une série de dispositions qui permettront dans la continuité du cadre actuel de renforcer la protection des porteurs de titres, de mieux encadrer l'exercice de l'activité de gestion d'OPCVM et de renforcer les moyens d'intervention de l'AMMC en matière de contrôle. Les grandes nouveautés de la refonte du cadre juridique relatif à la gestion des actifs concerneront ainsi l'opérationnalisation de la cotation des OPCVM à la bourse des valeurs de Casablanca et la revue des critères de classification des OPCVM, ce qui rendra possible l'adoption de règles de fonctionnement allégées pour les OPCVM réservés aux investisseurs qualifiés et la mise en place d'OPCVM participatifs pour étoffer l'offre et drainer plus de capitaux, a expliqué la responsable gouvernementale. Elle a, dans ce sens, mis en avant les considérations à prendre en compte pour améliorer le marché des capitaux, dont notamment le renforcement des actions d'éducation financière sur le fonctionnement du marché, l'adaptation à la digitalisation, l'élaboration de dispositifs de surveillance de gestion des actifs, et l'étude du positionnement des acteurs africain afin de faciliter leur adaptation aux nouveaux défis et changements. La conférence qui s'est tenue en présence d'experts, de professionnels et de régulateurs marocains et internationaux, fut l'occasion d'explorer les dernières tendances de la gestion d'actifs, et d'évaluer le bilan actuel et les perspectives d'avenir du secteur. Pour son édition 2023, l'ASFIM a choisi de conférer une dimension africaine, en conviant divers acteurs du secteur dans le continent. Le programme comprend des interventions sous forme de keynotes et des tables-rondes portant sur plusieurs thématiques, notamment : les challenges et les opportunités de la gestion d'actifs au Maroc, le retour d'expérience de la gestion d'actifs en Afrique subsaharienne, la révolution technologique et son impact sur la gestion d'actifs et enfin, les critères ESG, tendance incontournable dans la gestion d'actifs. Depuis l'introduction du premier OPCVM au Maroc en 1995, l'industrie des OPCVM a connu une croissance significative pour se positionner comme l'un des principaux acteurs de la collecte de l'épargne nationale et de la contribution au financement de l'économie. En parallèle, la gestion d'actifs en Afrique subsaharienne est en plein essor, offrant des opportunités de croissance et d'investissement considérables.