Dacia Logan, Dacia Sandero et Renault Logan continuent de dominer le classement. Trois voitures non françaises seulement dans le top ten. Malgré la crise, les voitures de luxe ont le vent en poupe et les allemandes enregistrent des progressions à deux chiffres. Les petites voitures sont également très prisées, en raison de leur prix combiné à un équipement très fourni. Le secteur automobile rattrape son retard. Après la forte chute enregistrée en début d'année, les ventes des voitures réalisées à fin septembre dernier sont loin d'être une contre-performance. Certes, les nouvelles immatriculations de voitures neuves pour particuliers ont globalement enregistré une baisse de 1,8%, avec 69 496 unités vendues durant les trois premiers trimestres, mais dans le détail on s'aperçoit que le secteur s'est bien redressé, particulièrement en ce qui concerne les voitures importées montées (CBU) dont les ventes ont progressé de 0,8%, à 46 570 unités contre 22 926 pour le montage local (voir encadré). Les concessionnaires reviennent donc de loin parce qu'à fin avril les importations avaient reculé de 11,4%. Toyota et Kia régressent de plus de 25% Mais tous n'ont pas profité de l'embellie selon la même ampleur. Ainsi, pour les distributeurs de voitures prestigieuses, la situation est on ne peut plus positive. Les concessionnaires des marques BMW, Audi et Mercedes ont amélioré leurs ventes de 45%, 26% et 30%. Porsche n'a pas été en reste puisque ses ventes, bien qu'elles portent sur un nombre peu élevé d'unités (62), mais dont le prix est élevé, ont crû de 32%. Jaguar a fait mieux avec une hausse de 86%, à 173 unités. Preuve que les voitures de luxe ont le vent en poupe, le nombre de routières commercialisées à fin septembre est de 722 unités, soit presque autant que durant toute l'année 2009 (725 unités). Dans la niche des coupés/cabriolets/roadsters, également, la progression est importante : 817 unités ont été vendues en 9 mois contre 830 pour toute l'année dernière. D'autres concessionnaires ont également bénéficié de la reprise du marché, comme la Centrale chérifienne automobile (CAC), représentant la marque Volkswagen, qui réalise une belle performance grâce à une offre diverse qui combine berlines, compactes (Passat et Golf 6) et 4×4 (Touareg et Tiguan) et surtout une politique commerciale basée sur des prix attractifs. La marque allemande a écoulé sur le marché marocain 4 176 unités à fin septembre et elle prend encore une fois des parts de marché à ses concurrents sur le segment de l'importé en y détenant désormais 9%. Dans les progressions, on retrouve aussi Peugeot (+ 2,8%) avec 5 353 immatriculations nouvelles et Ford (+ 23,5%) avec 3 555 unités écoulées sur le marché. Mitsubishi, Suzuki et Honda figurent aussi parmi les marques qui ont amélioré leurs ventes. Quant aux autres marques asiatiques, notamment Toyota (Japon) et Kia (Corée), elles ont concédé une baisse de 36% et 24%. Hyundai (Corée) a également perdu 6%. Les deux coréennes gardent malgré tout une place importante sur le marché national avec des parts de marché de 9% chacune. Enfin, pour le groupe Renault, les ventes sont en léger recul de 1%, à 4 970 unités. Cela ne veut pas dire pour autant que la situation est morose pour la marque au losange. Loin de là, le constructeur français reste quand même, et largement, le leader du marché des voitures particulières au Maroc. Avec sa filiale Dacia, il occupe la première place avec 25 469 immatriculations nouvelles à fin septembre. Son modèle low cost, la berline Logan, trône toujours sur le podium des meilleures ventes avec 8 198 unités commercialisées. Elle est suivie par un autre modèle du groupe le ludospace Renault Kangoo dont 7 740 unités ont été vendues à fin septembre. La troisième place revient également à une autre voiture du groupe la citadine Dacia Sandero (5 123 unités). La concurrence devient acharnée sur le segment des petites voitures Il faut dire que les voitures françaises dominent largement le marché marocain. Sur les 69 496 voitures particulières vendues durant les trois premiers trimestres, 36 125 sont françaises, soit plus de la moitié. Peugeot en a commercialisé 6 912 unités et Citroën 3 744. Sur les dix premiers modèles les plus vendus au Maroc, six sont français. Outre les trois voitures du groupe Renault, on retrouve la Peugeot Partner à la quatrième place avec 3 001 ventes, puis Berlingo de Citroën en 6e place et la 206 de Peugeot à la 9e place. Seules les Coréennes Picanto de Kia (5e) et la I10 de Hyundai (7e) ainsi que Fiesta de Ford (8e) et la Polo de VW (10e) résistent à l'hégémonie des françaises et parviennent à se faire une place dans le top ten des meilleures ventes par modèle. Autre fait notable : les petites voitures dites citadines ou micro-citadines dominent le marché et elles se hissent aux premières ventes par segment. Les Marocains en ont acquis 32 239 unités à fin septembre. Cette catégorie est surtout prisée en raison des prix abordables, mais aussi de par les innovations introduites par les constructeurs. Le design et surtout les options considérées jusque-là comme facultatives deviennent ainsi un argument de vente. Au niveau des équipements, elles sont aussi bien garnies en accessoires et options qui étaient exclusivement réservés, il y a peu, aux véhicules de gamme supérieure : climatisation, jantes aluminium, éclairage automatique, fermeture centralisée, airbags multiples et même boîte de vitesses automatique. Il faut dire que dans un marché qui a, pendant trois ans, dépassé les 100 000 ventes, l'engouement pour les petites voitures vient aussi du fait qu'elles tiennent lieu de deuxième véhicule pour les ménages. Prenant en compte ce facteur, la plupart des concessionnaires affutent leurs armes sur ce segment avec force équipements de confort et de loisirs. La concurrence promet d'être plus rude encore.