Pour l'agence de notation new-yorkaise, le puissant séisme qui a touché le Maroc vendredi 8 septembre «est peu probable d'être un événement majeur pour le secteur de l'assurance et de la réassurance». Suivez La Vie éco sur Telegram Durant une conférence de presse, tenue en marge de la 65ème édition des Rendez-Vous de septembre (RVS), un événement qui a rassemblé récemment à Monaco l'ensemble des acteurs du marché de l'assurance et de la réassurance, Robert Mazzuoli, directeur du groupe d'assurance Europe, Moyen-Orient et Afrique (EMOA) de Fitch Ratings, s'est exprimé sur l'impact potentiel du récent tremblement de terre sur le secteur. «Nous n'en sommes qu'au tout début, il est donc assez difficile de donner des chiffres précis. Cet événement constitue un désastre majeur pour l'humanité, mais il est peu probable qu'il devienne un événement majeur pour le secteur de l'assurance et de la réassurance», a déclaré cet expert, dont les propos sont rapportés par un média spécialisé. Ce dernier rappelle que le séisme, dont le dernier bilan au 13 septembre fait état de 2.946 morts et 5.674 blessés, a frappé les montagnes du Haut Atlas, à environ 70 km au sud-ouest de la ville de Marrakech, classée au patrimoine mondial. Robert Mazzuoli a par ailleurs comparé les pertes probables qui découleront de cet événement tragique au tremblement de terre dévastateur qui a frappé la Turquie l'année dernière. «Quand on repense à ce qui s'est passé en Turquie, nous avons subi des pertes économiques de l'ordre de plusieurs milliards de dollars. Il y a aussi eu cette deuxième perte assurée d'un milliard de dollars. Donc la couverture d'assurance était déjà très faible là-bas, et en comparaison, je m'attends à ce que le Maroc soit encore plus bas», a-t-il déclaré. L'analyste de Fitch Ratings n'a pas manqué de souligner que le Maroc dispose d'un système d'assurance sociale en cas de catastrophe, qui offre aux ménages et aux organisations un faible niveau de couverture garantie, par le biais d'un programme soutenu par la Banque mondiale. Il ne s'agit cependant que d'une indemnisation de base, bien qu'elle couvre près de 9 millions de personnes contre les dommages corporels en cas de catastrophe, a-t-il précisé. Dans le passé, poursuit la même source, son capital maximum disponible pour les paiements n'était que de 100 millions de dollars par an. Avec le soutien de la Banque mondiale toujours, a indiqué Robert Mazzuoli, le gouvernement marocain a également mis en place un système de protection sociale pour indemniser les personnes non assurées, via un fonds de solidarité national. On estime que le fonds devrait verser environ 600 millions de dollars en cas de séisme survenant tous les 100 ans, a-t-il indiqué.