L'Institut géologique des Etats-Unis a déclaré que les pertes économiques, dues au séisme de magnitude 7, pourraient s'établir jusqu'à 10 milliards de dollars ; quant au marché de l'assurance, elles sont probablement insignifiantes par rapport aux pertes économiques. Le Maroc est sous le choc après un séisme de magnitude 7 qui a frappé le Sud de Marrakech, vendredi dernier, faisant désormais plus de 2700 morts. L'Institut d'études géologiques des Etats-Unis (USGS) prévoit que l'impact économique pourrait atteindre 8% du PIB. En outre, l'USGS révèle que plus de 168.000 personnes ont été gravement secouées par le séisme et que d'importants dégâts structurels ont été constatés dans les zones rurales et au sein des villes touchées. Ce séisme est le plus meurtrier à avoir frappé le Maroc depuis 1960 et met, une fois de plus en évidence, le déficit de protection des assurances et le manque de couverture des risques de catastrophe dans les pays à ce stade de développement. L'USGS estime, par ailleurs, que le coût économique du séisme de vendredi soir pourrait s'élever jusqu'à 10 milliards de dollars. Les pertes sur le marché de l'assurance devraient être insignifiantes par rapport aux pertes économiques, car le déficit de protection, tant évoqué, devient une fois de plus très évident en cas de catastrophe naturelle tragique. « Le Maroc dispose d'un système d'assurance-catastrophe de filet de sécurité sociale, qui offre aux ménages et aux entreprises un faible niveau de couverture garantie, par le biais d'un programme soutenu par la Banque Mondiale », lit-on dans le rapport de l'USGS. Mais il s'agit d'une indemnisation de base, même si elle couvre près de 9 millions de personnes contre les dommages corporels lors d'événements catastrophiques et que, dans le passé, le capital maximum disponible pour les indemnisations n'était que de 100 millions de dollars par an. Il n'est pas clair que ce montant n'a jamais été augmenté. « En 2020, on estimait qu'un tremblement de terre, survenant tous les 100 ans, pourrait engendrer jusqu'à 170 millions de dollars de dédommagements de la part du régime privé d'assurance contre les catastrophes ». Il faut rappeler que le gouvernement marocain a toujours, avec le soutien de la Banque Mondiale, mis en place un système de protection sociale pour indemniser les personnes non assurées à travers un Fonds national de solidarité. En dehors de ces régimes, la pénétration du marché de l'assurance privée au Maroc est relativement faible. Elle est estimée entre 2% et 4% au maximum tandis que de nombreux ménages ne disposent d'aucune protection en dehors des régimes soutenus par le gouvernement.