J'en ai plus qu'assez d'avoir à gérer les susceptibilités des uns et des autres. Je sais que nous devons nous adapter au profil des personnes qui nous entourent au travail mais quand est-ce que les autres pensent à s'adapter à nous ? J'ai une personne dans mon équipe qui a beaucoup de mal à écouter les suggestions. Elle les prend très mal et du coup nous n'osons plus rien lui dire ! Mais d'un autre côté elle continue de faire les mêmes erreurs, alors … Que me conseillez-vous ? D.K. – Casablanca L'intelligence émotionnelle est une notion assez récente qui vient faire «contrepoids» avec celle du Quotient Intellectuel (QI). Comme son nom l'indique, notre QE (quotient émotionnel) dépend de notre capacité à comprendre nos émotions et celles des autres et à notre manière de les canaliser : et c'est ce qui fait la différence entre deux personnes à QI équivalent par exemple. Ainsi, nous pouvons avoir le QI le plus élevé de l'équipe mais si nous ne sommes pas capables de reconnaître et maîtriser nos émotions nous aurons beaucoup de mal à avancer professionnellement. L'intelligence émotionnelle c'est aussi reconnaître les émotions des autres et les gérer en conséquence ! Aussi, vous pourriez commencer à vous documenter sur cet aspect, par exemple en lisant Intelligence émotionnelle de Daniel Goleman, je suis sûre que cela vous éclairera sur cette personne et sur vous-mêmes. Un jeu qui se joue à deux Une personne ne devient pas susceptible seule dans son bureau. Elle a besoin pour cela d'avoir un interlocuteur -ou plusieurs- en face d'elle. C'est donc la manière d'interagir avec elle qui déclenchera ou non cette susceptibilité ! Dans mes différentes expériences en ressources humaines et plus spécialement en formation, j'ai pu constater que nous pouvons à peu près «tout» dire pourvu que nous le disions BIEN ! Alors quelques règles de base pour gérer la susceptibilité au bureau : si vous avez une remarque, évitez de réagir à chaud ; faites-la en privé ; évitez les emails : il est très difficile d'être diplomate par écrit, de plus la personne pourrait se sentir piégée car un email est une trace écrite qui pourrait se retourner contre elle (la paranoïa fait un excellent ménage avec la susceptibilité !). D'autre part, saisissez chaque occasion pour exprimer votre reconnaissance lorsque c'est le cas. En effet, les personnes susceptibles ont bien souvent un problème de confiance en elles (voir d'estime..). Aussi, le fait de les complimenter les rasssure. Et, enfin, énoncez des faits sans commentaires ni de jugement «tu es en retard sur le projet de 12 jours, que proposes-tu pour y remédier ?» et non «tu es toujours en retard sur tes dossiers, tu ne sais pas gérer les choses en autonomie…». Cette personne ne veut pas écouter vos conseils, d'accord. Mais vous êtes-vous déjà posé la question quant à sa capacité à appliquer vos conseils ? En d'autres termes, est-ce que cette personne est capable de faire ce que vous lui demandez ? Si cela n'est pas le cas, vous auriez ici une première piste d'explication : ne se sentant pas capable de le faire, elle réagit avec agressivité pour mieux… se défendre. Seul au monde A vous de vérifier ce point et de l'aider à monter en compétences. Une bonne manière de procéder consisterait à partager avec elle certaines erreurs que vous avez commises par le passé juste parce que vous ne maîtrisiez pas telle procédure, et les avantages d'avoir été formé par la suite. Le propre des personnes susceptibles c'est qu'elles finissent par faire le vide autour d'elles. Aussi, n'hésitez pas à évoquer ce problème avec elle en expliquant une chose toute simple : lorsque quelqu'un fait une erreur, qui doit être blâmé ? Confucius a dit que «le grave défaut est d'avoir des défauts et de ne pas s'efforcer de s'en corriger». Ce qui signifie que les défauts en eux-mêmes ne sont pas le problème, le vrai problème c'est de ne pas chercher à s'en défaire ! Et comme les personnes susceptibles sont le plus souvent très attachées à leur «image», insister sur l'impact de sa susceptibilité sur son image de marque. A vous de jouer !