Il n'existe pas une intelligence, mais plusieurs formes d'intelligences. Sont-elles innées ou acquises ? Le test du QI est-il fiable ? Un point schématique sur ce fonctionnement fondamentalement humain. Voilà une idée qu'il faut considérer avec beaucoup de circonspection : l'intelligence serait-elle réservée à une catégorie d'individus auxquels serait administré un traitement de faveur dès la naissance ? Ou, au contraire, la vie façonne-t-elle l'intelligence de chacun au gré de ses propres expériences et de ses influences environnementales ? Réponse des scientifiques, dans leur grande majorité : la clé du mystère de l'intelligence humaine réside davantage sur le cheminement individuel que sur le phénomène héréditaire. Néanmoins, certains n'excluent pas l'idée de prédispositions à l'intelligence. Mais ce sont essentiellement l'éducation, les apprentissages ainsi que les influences environnementales englobant les influences sociales et culturelles subies tout au long de la vie, qui participent à forger l'intelligence individuelle. L'intelligence générale se divise en deux grands groupes d'intelligence – l'intelligence abstraite et l'intelligence intuitive- lesquels incluent diverses formes d'intelligences. L'intelligence abstraite Dans l'intelligence abstraite sont répertoriées : •L'intelligence logique appelée aussi le raisonnement ; •L'intelligence verbale incluant la compréhension du langage et l'étendue du vocabulaire ; •L'intelligence spatiale liée aux formes dans l'espace (exemple : des papiers qu'on déplie); •L'intelligence relative à l'imagination (être capable de penser à des choses nouvelles, partir d'un objet et le faire évoluer vers diverses représentations). À ce titre, les tests de type QI concernent essentiellement ces formes d'intelligence. L'intelligence intuitive L'intelligence qualifiée d'intuitive regroupe, quant à elle : •L'intelligence sociale, qui se manifeste, comme son nom l'indique, dans les relations sociales. Elle représente la capacité à comprendre les émotions et les attitudes des autres envers soi. •L'intelligence émotionnelle, liée, elle, à la capacité à comprendre et à analyser ses propres émotions mais aussi celles des autres. •L'intelligence pratique, liée à des situations, est celle du bricoleur. Si elle a un rapport avec l'intelligence logique, l'intelligence pratique reste néanmoins différente. La combinaison de toutes ces formes d'intelligence ancrées en chacun de nous produit une intelligence générale plus ou moins développée. Vous pouvez être très fort pour résoudre un problème logique, lequel est forcément un peu abstrait, mais très embarrassé face à un problème pratique. Ainsi, par exemple, vous pouvez, face à un mécanisme à monter, n'éprouver aucune difficulté mais si votre intelligence logique est faible, cette lacune retentira sur divers paramètres. Chaque individu possède toutes ces formes d'intelligence à des degrés plus ou moins élevés. Mesurer l'intelligence? Pour mesurer l'intelligence, les tests de quotient intellectuel (QI) sont les plus célèbres. Présentés comme rationnels, ils se chargent de déterminer les critères de l'intelligence chez l'homme. Mais ces tests rendent-ils fidèlement compte d'un phénomène aussi complexe que l'intelligence ? Probablement pas, car ils négligent certains aspects du comportement comme par exemple les réactions émotionnelles… Apparus au XXe siècle et fortement controversés dans leur forme à l'origine, ils deviennent outils de mesure de l'intelligence sous l'influence d'Alfred Binet en 1905. Ils permettaient, à l'époque, de détecter les sujets souffrant de retard mental, notamment les enfants souffrant d'échec scolaire. Composés de 30 épreuves, ils mesuraient des aspects tels que l'imagination, la mémoire et le niveau de compréhension des enfants. Ils n'auront de cesse d'être enrichis et modifiés au cours des années. Le QI, un calcul réducteur ? Il semble que ces tests suscitent aujourd'hui d'autres polémiques. L'intelligence est-elle purement cognitive, c'est-à-dire basée sur les processus de traitement de l'information présentés sous la forme de connaissances ou de problématiques, ou cognitivo-émotionnelle ? L'interaction entre cognition et émotions semble désormais établie. L'émotion contribuerait au développement d'aptitudes spécifiques et influencerait la manière dont l'information est canalisée. La connaissance des émotions et leur utilisation dans des conduites finalisées constitueraient la forme principale d'expression de l'intelligence émotionnelle. La compréhension et la gestion des émotions contribuent également, dans une certaine proportion, à la mise en oeuvre de conduites intelligentes. Sept formes d'intelligence Selon Howard Gardner, professeur en science de l'éducation à Harvard, le quotient intellectuel ne saurait rendre compte d'un phénomène aussi complexe que l'intelligence. Pour lui, chaque individu possèderait, à des degrés divers, sept formes d'intelligence qu'il convient de mesurer séparément : •L'intelligence musicale qui prédispose à la musique. •L'intelligence du geste notamment chez les danseurs et les sportifs. •L'intelligence logicomathématique mesurée par les tests de QI. •L'intelligence linguistique des poètes et des écrivains. •L'intelligence spatiale qui permet de se repérer dans l'espace. •L'intelligence interpersonnelle qui est l'apanage des personnes intuitives. •L'intelligence intra personnelle qui permet de mieux se connaître soi-même. Le débat reste ouvert entre les partisans et les détracteurs des tests. N'accordons pas plus d'importance aux scores de QI qu'ils n'en ont. Ils constituent un indice intéressant mais qui ne saurait refléter une qualité aussi subtile que l'intelligence. Leçon : exprimez-vous selon vos talents – sans complexe. Chaque être humain est différent. Pour réfléchir, dormez ! Une bonne nuit de sommeil permettrait à nos neurones de résoudre les problèmes de la journée. Loin de se relâcher, notre cerveau serait toujours au travail. La nuit porte conseil, en voici la preuve. Nous passons un tiers de notre vie à dormir. Que font nos neurones pendant le sommeil ? C'est ce qu'a voulu savoir un groupe de chercheurs allemands. Ceux-ci ont ainsi pris 106 volontaires, auxquels ils ont soumis de manière fugitive des casse-tête divers. Dans ces exercices mentaux, il fallait dégager des structures cachées au coeur de nombres. En fait, on montrait un problème très rapidement aux étudiants, pour ne leur soumettre ensuite que le lendemain matin. Entre-temps, une partie des cobayes avaient droit à huit heures de sommeil, alors que les autres en étaient privés à des degrés divers. Certains passaient même carrément une nuit blanche. Le lendemain matin, les volontaires étaient de nouveau placés devant le problème en question avec nécessité de le résoudre cette fois. Et les résultats sont impressionnants : ceux qui avaient eu une nuit de sommeil complète étaient deux fois plus nombreux à trouver la solution que ceux du groupe « nuit blanche ». Quant à ceux qui avaient été privés de repos à des degrés divers, leurs performances semblaient directement corrélée à la longueur de leur nuit. Ainsi, il semble que durant le sommeil, le cerveau se penche sur les problèmes de la journée, afin de les résoudre. Selon les scientifiques allemands, ce serait les phases de sommeil profond, et non celles de sommeil paradoxal (lors desquelles se produisent les rêves), qui permettraient aux neurones de se concentrer sur les problèmes de la journée. Le cerveau ne s'arrête jamais.