Une récente étude réalisée au Maroc montre que l'appétence pour l'IA des dirigeants et responsables de marques est réelle. Mais très peu ont formellement planifié l'implémentation de cette technologie. Zone Bleue DDB et ThinkONE ont mené une étude auprès de plus de 100 dirigeants et responsables de marques au sein de différentes entreprises au Maroc, relatives à 15 secteurs d'activité variés. L'objectif est de comprendre leurs perspectives en matière d'adoption de l'intelligence artificielle dans leur activité, en mettant en lumière les défis et les opportunités liés à l'adoption de cette technologie dans le domaine de la gestion stratégique des marques au Maroc. Cette étude sur la maturité de l'IA dans les départements marketing et communication des entreprises marocaines révèle qu'il y a une prise de conscience des avantages de cette technologie, mais les connaissances restent superficielles. 93% de l'échantillon déclarent avoir des connaissances de base en IA, dont 49% se disent conscients de l'étendue des usages et des possibilités que pourrait leur apporter cette technologie dans le pilotage de leurs marques. En revanche, 3% seulement déclarent avoir une maîtrise ou une connaissance approfondie de l'IA et de ses champs d'application. L'étude fait ressortir une forte volonté d'adopter l'IA malgré les craintes concernant le manque de compétences spécialisées et une préparation insuffisante à l'évolution numérique. 29% des sondés déclarent déjà explorer des solutions IA pour leur stratégie de marque, et 60% expriment leur intention de faire appel à des experts et consultants externes pour intégrer cette technologie dans le processus de gestion de leur marque. Toutefois, 50% des dirigeants craignent une pénurie de compétences spécialisées en IA pour accompagner son implémentation. Ils sont également 50% de sondés à appréhender le fait d'être non préparés à l'évolution actuelle de l'environnement numérique. «Il y a une attente d'un impact significatif de l'IA sur la compétitivité et la croissance des marques, mais une planification à la traine pour l'adoption d'outils au niveau global de l'entreprise», précise Amine Laraki, directeur général de Zone Bleue DDB, lors d'une conférence de restitution des résultats de l'étude. 82% des sondés déclarent ainsi que l'usage de l'IA impactera la position concurrentielle de leurs marques sur le marché, mais seulement 6% ont planifié formellement de se doter d'outils IA dans les 6 à 24 mois. Amine Laraki a également mis en exergue une prédominance des initiatives individuelles, avec une préférence pour le recours à des consultants externes pour l'intégration de l'IA. 56% des sondés déclarent que l'usage des outils IA au sein de leur entreprise se fait de façon individuelle. Paradoxalement, moins de 2% considèrent que l'entreprise qui les emploie se dotera d'outils IA d'ici juin 2024. En outre, l'étude révèle un engouement actuel pour l'IA générative dans le développement de contenu créatif et l'analyse des données clients. «Si nous mettons un focus immédiat sur les utilisateurs actuels d'outils d'IA générative, et qui représentent 17% des sondés, le développement du contenu créatif arrive en 1re position, soit à 50% des usages exprimés, suivi de l'analyse des données et la connaissance client, note le DG de Zone Bleue DDB. Et d'ajouter que « de façon projective, la gestion de la relation client arrive en top priorité auprès de 52% des sondés, tandis que le développement de contenu créatif rétrograde est en 6ème position, maintenant son attrait auprès de seulement 32% de l'échantillon». Concernant la question de l'impact de l'IA sur l'emploi, seules 17% des personnes interrogées ont exprimé des craintes. «Nous remarquons qu'il y a un peu d'inquiétude concernant l'impact de l'IA sur l'emploi, mais par contre des préoccupations quant à la sécurité des données», mentionne Laraki. En effet, 54% des sondés expriment des craintes liées à la sécurité des données et à l'absence de réglementation et de normes de transparence quant à l'usage des outils d'IA.