Grâce à ses bonnes stratégies économiques, le Royaume a réussi à occuper les premières places au niveau continental en matière d'industrialisation et d'environnement des affaires, selon une récente étude du CERMF. Le dernier classement publié par la Banque africaine de développement (BAD), en novembre 2022, montre que le Maroc se classe deuxième pays du continent en matière d'industrialisation, alors que l'Algérie n'arrive qu'à la 11ème position, derrière le Sénégal (7ème au classement et devant être bientôt rejoint par la Côte d'Ivoire, qui a récemment dépassé le Ghana), ou encore le Kenya (9ème). D'ailleurs, le Maroc devrait très prochainement accéder au premier rang du classement. C'est ce qui ressort d'une récente étude du Centre d'Etude et de Réflexion sur le Monde Francophone (CERMF) baptisée « L'Algérie devient le pays le moins riche du Maghreb ». Algérie, une économie à bout de souffle Pour la première fois depuis son indépendance, l'Algérie a affiché le PIB par habitant le plus faible des trois pays du Maghreb en 2021. Les gigantesques richesses naturelles de l'Algérie n'arrivent donc plus à masquer la réalité économique du pays, très en retard par rapport à ses voisins francophones du Maghreb, et qui devrait connaître de graves difficultés vers 2028. Selon les données de la Banque mondiale, le PIB par habitant de l'Algérie s'établissait à 3 691 dollars en 2021, contre 3 807 dollars pour la Tunisie et 3 795 dollars pour le Maroc. La faiblesse de l'économie algérienne s'explique notamment par les politiques économiques inefficaces suivies par l'Algérie. Son économie est aujourd'hui encore très fortement dépendante des hydrocarbures, qui représentent 90% des exportations nationales (88 % an 2022). Et ce, contrairement aux pays pétroliers et gaziers occidentaux, comme le Canada et le Royaume-Uni (respectivement 30 % et 11 %, seulement), et à ses deux voisins du Maghreb, qui sont eux aussi parvenus à faire émerger une économie très diversifiée et compétitive (agriculture, textile, composants automobiles et aéronautiques, industries chimiques, tourisme...). La forte dépendance de l'Algérie aux hydrocarbures a entraîné un effondrement des réserves de change du pays, parallèlement à une explosion de son endettement. Et ce, dans un contexte international marqué par la tendance baissière du cours des hydrocarbures, de plus en plus largement remplacés par les énergies renouvelables. Industrie automobile : le Maroc rayonne Le secteur automobile affiche de belles performances tant en termes d'exportations que d'attractivité des investissements. Les politiques économiques judicieuses adoptées par le Royaume ont permis de réaliser un bond considérable au cours des dernières décennies. Si la Tunisie a été pionnière, le Maroc a véritablement décollé au cours des vingt dernières années, et s'illustre en étant le seul pays arabe à avoir une véritable industrie automobile (et l'un des deux seuls pays sur le continent, avec l'Afrique du Sud, qu'il talonne désormais avec une production de près de 470 000 véhicules en 2022, essentiellement destinée à l'export, contre seulement 25 000 pour l'Egypte, pays le plus peuplé du monde arabe). Le Maroc est aussi l'unique pays africain à être doté de trains appartenant à la catégorie des trains à grande vitesse, roulant à environ 300 km/h (et le seul au niveau arabe, avec la richissime Arabie saoudite). Par ailleurs, le Maroc est également devenu un acteur incontournable sur la scène africaine, en se hissant au rang de deuxième investisseur africain (après l'Afrique du Sud, notamment présente dans les industries minières), en disposant d'un réseau bancaire particulièrement développé (à tel point que les agences bancaires marocaines sont désormais deux fois plus nombreuses que les agences françaises en Afrique subsaharienne francophone), ou encore en ayant fait de la compagnie aérienne nationale, Royal Air Maroc, un acteur majeur du ciel africain. De même, le dynamisme de l'économie marocaine se reflète également à travers le nombre d'entreprises nationales présentes parmi les plus grandes entreprises du continent. En effet, et selon le dernier classement annuel publié par le magazine Jeune Afrique, en mars dernier, le Maroc en comptait non moins de 56 parmi les 500 plus grandes entreprises africaines en 2021, contre seulement 12 pour l'Algérie, ou encore 46 pour l'Egypte, pays arabo-anglophone d'Afrique du Nord ayant une population 2,8 fois plus nombreuse, précise le CERMF.