El Miloudi El Mokharek doit être doublement heureux. Massivement, les militants de sa centrale ont répondu présents, tout comme des hommes politiques de premier ordre ont honoré l'invitation. Il est 8 h30 mn. Il n'y pas encore foule dans les parages du siège de l'Union marocaine du travail ce 1er mai, sur l'avenue des FAR à Casablanca. Mais, les organisateurs sont déjà à pied d'œuvre pour encadrer au mieux cette première sortie sur le terrain depuis la pandémie. « C'est l'aboutissement de plus d'une semaine de travail et on ne veut rien laisser au hasard », nous confie ce membre de l'organisation. En gilet bleu, il veille, avec ses collègues en brassard, sur l'encadrement des premiers arrivants de ceux qui vont prendre part au meeting qu'on annonce, confiants, grandiose. «Vous allez voir, les manifestants vont occuper tout le boulevard », promet notre interlocuteur qui nous indique, chemin faisant, que la tribune officielle allait surprendre plus d'un. La confirmation viendra au fil des arrivées des invités de l'UMT. Juste avant l'entrée en scène du secrétaire général de l'UMT, la tribune comptait, entre autres, deux anciens ministres de l'emploi et membres du bureau politique du PPS, Abdelouahed Souhail et Mohamed Saddiki ainsi que l'une des éminences grises du parti du livre Abdelahad Fassi-Fihri, le membre du BP du RNI Mohamed Aujjar, Hicham Ait Menna coordinateur provincial du même parti, Abdellah El Firdaous, membre dirigeant de l'Union constitutionnelle, Mohamed Chawki, membre du bureau politique de l'USFP. Mais, aussi d'autres représentants de la société civile, des autorités et de certaines délégations de syndicats étrangers.
Dans la foule, on scande des slogans à la gloire de la centrale syndicale au même titre qu'on mettait en avant les revendications des employés et des fonctionnaires. Dont, bien entendu, l'appel à la révision à la hausse des salaires et la réduction de la pression sur le pouvoir d'achat. Deux thèmes qui sont, d'ailleurs, revenus en force dans l'allocution d'El Miloudi Mokharek. A une dizaine de minutes, à pied, de l'avenue des FAR se tenait le meeting de la Confédération démocratique du travail (CDT), non loin de son siège à Derb Omar. Le ton revendicatif est le même, mais pas l'ambiance. Sur la tribune, on reconnaissait le secrétaire général de la centrale, Abdelkader Zaër, plutôt souffrant, son adjoint Khalid Alami Lhouir qui a pris la parole, Mustafa Brahma d'Annahj Addimocrati qui n'a pas dérogé à son rituel de présence. La foule n'était pas compacte comme dans le temps où le syndicat fondé par Noubir Amaoui faisait dans la démonstration de force. L'ardeur d'antan, à vue d'œil, n'est pas au rendez-vous. Une situation que ne cache pas un influent responsable sectoriel de la CDT qui trouve l'origine de cet « essoufflement » dans le récit historique de cette centrale. Avec le sentiment du devoir accompli, aux alentours de 13 heures, les manifestants se dispersaient dans le calme. On remballe, la fête est finie…