Environ 6 000 tonnes de viandes rouges d'origine inconnue consommées à Casablanca. Les fiefs de l'abattage clandestin sont connus, mais échappent à tout contrôle. L e Grand Casablanca n'est pas près d'en finir avec l'abattage clandestin. Selon les services vétérinaires, la consommation de viandes rouges d'origine inconnue dans la ville s'élève environ à 6 000 tonnes par an. Pour arriver à ce chiffre, ils estiment les besoins totaux de la ville à 46 000 tonnes dont 25 000 tonnes sont produites par les abattoirs et 5 000 sont d'origine foraine (abattage dans les souks de Mohammédia, Tit Mellil, Dar Bouazza et Bouskoura). Il s'agit d'une partie des 11 000 tonnes produites dans ces régions limitrophes de la ville de Casablanca. En ajoutant 10 000 tonnes provenant de l'abattage de Aïd Al Adha, on aboutit aux quantités de viandes d'origine inconnue. Les services vétérinaires sont démunis face aux clandestins La Communauté urbaine de Casablanca a donc mis à la disposition des services vétérinaires deux véhicules avec chauffeurs ainsi que le carburant pour leur permettre d'effectuer deux sorties quotidiennes les jours ouvrables. Ces sorties se font sur les territoires des 8 préfectures et concernent les quelque 4 000 bouchers autorisés. En 2009, 17,6 tonnes de viandes rouges et 119,2 tonnes d'abats et tripes ont été saisies contre 9,4 tonnes et 87,9 tonnes en 2008. Une nette hausse est enregistrée, mais les quantités saisies sont toujours très modestes. «Seulement 10% des quantités de viandes avariées ou impropres à la consommation proviennent de l'abattage clandestin», souligne le chef de la section vétérinaire de Casablanca-ville, Abdelillah Ammioui. Cependant, la mise en place de l'Office nationale de la sécurité sanitaire des aliments (ONSSA) depuis le 1er janvier courant augure d'un changement de taille. Au-delà du nouvel office dont la mission est de mieux protéger le consommateur, la loi réglemente la production, la distribution et le transport de tous les produits alimentaires. Ainsi, seuls les opérateurs autorisés pourront mettre sur le marché les produits qui doivent répondre aux normes définies, au risque de s'exposer à des peines judiciaires et pénales. Ainsi, la protection du consommateur se fera en amont, comme ce qui se fait en Europe et aux Etats-Unis.