La dette totale du Trésor ressort à 329,2 milliards de DH dont à peine 73 milliards pour la dette extérieure. L'essentiel de la dette extérieure est basé sur des prêts de maturité moyenne et à taux fixe. L'année 2010 devrait être une année de mobilisation de financements extérieurs, en particulier sur les marchés des capitaux, comme cela a été à maintes reprises annoncé par le responsable du Trésor. Et en attendant que soient connus et le montant de l'emprunt à lever et la date de sa réalisation, quelle est la situation de l'endettement du Maroc ? A fin septembre 2009, la dette du Trésor, intérieure et extérieure, est estimée à 329,2 milliards de DH (il s'agit d'une estimation, car les chiffres définitifs pour le troisième trimestre ne sont publiés qu'à la fin du quatrième trimestre, soit vers la fin décembre 2009 début 2010). Que représente ce montant? 47,8% du PIB de l'année 2008. Par rapport au PIB de 2009, selon le niveau de croissance déjà réalisé à cette date et celui estimé pour l'ensemble de l'année, et nonobstant le flux de la dette sur les trois derniers mois de l'exercice, le niveau de l'endettement baisserait à 44,5% du PIB. C'est évidemment assez confortable, lorsqu'on sait que la «norme» (!) généralement admise en ce domaine, c'est 60% du PIB. Et c'est par ailleurs l'une des raisons pour lesquelles le ministère des finances veut revenir sur le marché des capitaux. L'autre considération dont il est également tenu compte, c'est le rééquilibrage entre l'endettement interne et l'endettement extérieur. Il faut bien voir en effet que dans ce montant global de la dette du Trésor, la part de la dette interne est nettement prépondérante : 77,9%, soit 256,4 milliards de DH. La dette extérieure du Trésor, elle, ressort à 72,8 milliards de DH à fin septembre, soit 22,1% de la dette totale du Trésor, 10,6% du PIB de 2008 et 9,8 du PIB estimé pour 2009. En tenant compte de la dette extérieure garantie, qui représente un peu moins de 70 milliards de DH, contractée notamment par des établissements publics, et à un degré moindre par le secteur bancaire et des collectivités locales, la dette extérieure publique s'élève à 140,6 milliards de DH. Auprès de qui cette dette est contractée ? Selon quelles maturités ? Dans quelles devises ? La dette extérieure publique est contractée principalement auprès des institutions multilatérales La direction du Trésor et des financements extérieurs (DTFE), qui publie des statistiques à ce sujet, mises à jour à chaque fin de trimestre, donne toutes les indications sur la dette extérieure publique. C'est un choix des pouvoirs publics, la dette extérieure publique est à 100% de maturité moyenne ou longue et elle est contractée à hauteur de 52% environ auprès des institutions multilatérales, contre 40% en 2003 et 33% en 1998. Ces institutions sont notamment la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD), la Banque africaine de développement (BAD), la Banque européenne d'investissement (BEI), le Fonds arabe de développement économique et social (FADES), etc. Cela explique sans doute que la structure de la dette par taux d'intérêt soit dominée par les taux fixes (72,6%), les taux flottants et semi-fixes ne représentant que 25,2% et 2,2% respectivement. Car les emprunts auprès d'organismes multilatéraux de développement sont souvent obtenus à des taux concessionnels qu'il faut préserver en les fixant pour toute la durée de l'emprunt. Ainsi, près de 60% de la dette à taux fixe est assortie d'un taux d'intérêt compris entre 2,5% et 4,5%. Après les créanciers multilatéraux, viennent les créanciers bilatéraux (essentiellement la France, le Japon et l'Allemagne), dont la part est contenue, depuis 2004 au moins, dans une fourchette allant de 37% à 40% (39,9% exactement à la fin du deuxième trimestre de cette année). Quant à la dette levée auprès des banques commerciales, sa part est très faible : 8,4%. Très logiquement, la structure de la dette extérieure par devises est adossée à la structure du commerce extérieur. C'est ainsi que l'euro, qui ne cesse de prendre une part prépondérante, représente aujourd'hui 71,8%, contre 59,9% en 2004. La part du dollar, en revanche, ne cesse de reculer année après année pour se situer aujourd'hui à 9,2%, contre 21,7% en 2004. Le yen japonais, lui, se maintient : 7,7 % en 2004, 6,2% en juin 2009. Le reste (12,8%) se partageant entre les autres monnaies, dont le dinar koweitien (DKO) avec environ 10%. Notons, enfin, que la dette extérieure garantie est due principalement et par ordre d'importance par l'ONE, l'ADM, l'ONEP, la RAM et l'ONCF.